Politique militaire et pactes internationaux
Le problème de la Défense nationale est trop souvent considéré dans l’abstrait. Le pays dresse une force armée pour le défendre contre tous les dangers qui, dans le présent ou dans l’avenir, peuvent le menacer. Il doit être prêt « à toute éventualité ». Pour être efficace, cette force doit être supérieure à celle de tout autre pays ou même de toute coalition possible. L’idéal a été réalisé par la flotte britannique quand elle excédait toutes marines européennes réunies, ou même encore quand elle atteignait la somme des deux flottes du monde les plus fortes après elle. Le but atteint, le pays obtient l’hégémonie, beaucoup plus que la sécurité. Mais cette hégémonie exige un effort constant et intense qui ne peut être supporté que par la nation la plus riche et la plus peuplée. Si la richesse ou la population diminue, l’effort devient douloureux ? il faut le réduire, à moins que la folie des dirigeants ne jette le pays dans une aventure agressive, en cherchant à rétablir la supériorité de sa puissance par la destruction des forces adverses.
Tel peut être encore aujourd’hui le but recherché par certains pays dans le monde, malgré les leçons encore toutes fraîches de l’expérience hitlérienne. Ce ne peut être le but proposé à la France.
Ni les dimensions de son territoire, ni sa puissance économique ne lui permettent de rechercher cette supériorité absolue dont elle n’a d’ailleurs que faire. Librement, mais aussi par nécessité, elle doit limiter ses perspectives.
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