Quand la France disparaît du monde
Du général de Gaulle à Nicolas Sarkozy, les dirigeants français ont toujours rêvé d’une grande politique étrangère ; mais la France a-t-elle encore les moyens de cette ambition ? La puissance et notre influence sont-elles encore au rendez-vous ? C’est au cours de la récente mission officielle qui lui a été confiée par le ministère des Affaires étrangères et celui des Finances, après avoir parcouru plus d’une vingtaine de pays, rencontré 1 300 personnes, que le directeur de la revue Le Banquet, ancien chef de service au Commissariat général du Plan, Nicolas Tenzer lance un cri d’alarme.
Au-delà des gesticulations et des postures, la France « s’efface » du monde. Incapable de structurer des relations intellectuelles en profondeur avec les principaux lieux de pensée mondiaux, elle se marginalise sur la scène internationale des idées. Chantant les louanges de la francophonie et de l’exception culturelle, elle n’a pas les moyens de sa politique. Repliement sur soi, manque de leadership, la France n’aurait plus de stratégie internationale digne de ce nom. Cette sortie du jeu international est-elle inéluctable ? Bien évidemment que non, mais la fenêtre de tir semble étroite. Pourtant, les moyens humains de qualité et les capacités intellectuelles sont reconnus. Prompte à tenir de beaux discours dans les enceintes internationales, elle ne parvient pas à nouer des relations de travail avec les organisations internationales au-delà du verbe. Dans le contexte de crise financière aux effets durables et du reste non encore totalement ressentis, les élites politiques et administratives seraient donc responsables devant l’histoire si elles préféraient les apparences de la « grandeur » à la décision, du moins si l’on en croit l’auteur. Après avoir lu cet ouvrage, personne, en tout cas, ne pourra plus dire : nous ne savions pas… ♦