L'auteur cherche à montrer qu'une dissuasion nucléaire peut couvrir l'Europe occidentale sans qu'il y ait d'autorité politique à l'échelle européenne, car une multiplicité de centres de décision augmente l'incertitude qui règne dans l'esprit de l'adversaire potentiel. C'est effectivement un des avantages de l'existence de forces stratégiques autonomes, françaises voire britanniques. Il est probablement plus difficile de suivre l'auteur quand il conclut que chaque État européen doit se sanctuariser. À part la France et la Grande-Bretagne, peu de pays en possèdent les moyens financiers et techniques, sauf l'Allemagne fédérale qui, par les protocoles du 23 octobre 1954 modifiant le Traité de Bruxelles de 1948, s'est engagée à ne pas construire d'armes nucléaires sur son territoire.