L’auteur nous explique le système mis en place par les Soviétiques pour espionner, de façon quasi systématique, les avancées technologiques, techniques et scientifiques et pas uniquement dans le domaine de la défense. Il démontre la vulnérabilité de l’industrie occidentale en général, et française en particulier, ainsi que la nécessité, pour l’URSS, d’obtenir ces informations pour continuer la course aux armements avec les États-Unis.
L'URSS et le renseignement scientifique, technique et technologique
Le mercredi 27 octobre 1982, devant les dirigeants des forces armées soviétiques, Leonid Ilitch Brejnev soulignait « l’aggravation de la situation internationale » … « Les États-Unis, disait-il, ont porté à un niveau sans précédent l’intensité de leurs préparatifs militaires ». Parlant des objectifs intérieurs, pour renforcer la défense de l’URSS, l’ancien secrétaire général du PCUS déclarait : « Nous traversons une période où le niveau de préparation au combat de l’armée et de la flotte doit être encore plus élevé… Il faut savoir agir, compte tenu des progrès de la science et de l’art militaire… L’armée soviétique doit être à la hauteur dans tous les domaines : équipement, structure et méthodes de préparation… La lutte, sur le plan de la technique militaire, s’est sensiblement intensifiée et elle acquiert souvent un caractère foncièrement nouveau. Un retard dans ce combat est inadmissible. Nous comptons que nos savants, nos constructeurs, nos ingénieurs et techniciens feront tout leur possible pour mener à bien les tâches qui en découlent. »
Ce fut le dernier discours de Leonid Ilitch Brejnev, décédé le 10 novembre 1982.
Ce défi, lancé par l’ancien secrétaire général du PCUS, s’adressait, moins aux États-Unis, qu’à l’économie soviétique, dont les défaillances ne sont pas sans effet sur l’ensemble du système de défense de l’URSS. L’acuité de la crise qui se répercute dans un secteur vital a conduit, n’en doutons pas, les dirigeants du Kremlin à une prise de conscience. Dans un ouvrage publié en 1982 par le ministère de la Défense, le maréchal Nikolaï Vassilievitch Ogarkov, chef d’état-major, cite de son côté plusieurs objectifs édifiants : « mobilisation coordonnée des forces années et de l’économie nationale, constitution de stocks de machines-outils et de matières premières, enfin acquisition de la technologie moderne nécessaire ». Se trouve ainsi posé par voie de conséquence de manière claire et en des termes relativement nouveaux le problème des transferts de technologie, de l’Ouest vers l’Est, et de l’espionnage scientifique et technique que déploie l’URSS en Occident, notamment en Europe pour développer son complexe militaro-industriel.
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