Cet article est en quelque sorte un bilan des efforts réalisés et des résultats incomparables obtenus en France dans le domaine de la propulsion nucléaire des bâtiments de guerre, tout spécialement des sous-marins, et demain des porte-avions. Il était en effet nécessaire de noter que cet acquis technologique ne devait strictement rien à l'étranger et que, grâce à un constant effort de recherche et développement, un bel avenir était assuré à ce type de propulsion.
Science et défense - La propulsion nucléaire des navires
Depuis la Seconde Guerre mondiale, une flotte particulière a vu le jour et s’est considérablement développée : la flotte des sous-marins à propulsion nucléaire. Pour ce type de navire, en effet, la valeur ajoutée par le réacteur nucléaire par rapport à la propulsion classique n’est pas mesurable : il s’agit bien d’une révolution et il n’entre pas dans notre propos de disserter aujourd’hui sur la crédibilité comparée des sous-marins nucléaires et non nucléaires pour certaines opérations de temps de paix ou de crise.
L’histoire de cet extraordinaire développement de la propulsion nucléaire dans le monde est suffisamment connue des lecteurs de la revue Défense Nationale pour que nous n’insistions pas. Ce qui est peut-être moins apparent, c’est le caractère très sophistiqué de la technologie « propulsion nucléaire » et son caractère évolutif très marqué pour répondre à des exigences toujours croissantes des opérationnels. Dans ce domaine difficile, la France tient aujourd’hui son rang et s’efforcera de le conserver dans les prochaines décennies.
En 30 ans (1954-1984), on est passé de 0 à près de 360 sous-marins nucléaires en service à raison d’environ 200 en URSS, 130 aux États-Unis et 30 en France, Grande-Bretagne et Chine. En revanche, on ne compte qu’une vingtaine de navires de surface à propulsion nucléaire en service, soit en fait plus du double en nombre de réacteurs embarqués (voir tableaux en annexe).
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