En fait peu connu en France, le Pakistan joue un rôle de premier plan dans une Asie du Sud-Ouest fort perturbée. En outre, il se tourne maintenant volontiers vers l’Europe, et en particulier vers la France dont il apprécie la politique indépendante mais conciliante. L'auteur, qui en revient, nous décrit un pays de contradictions et une puissance en quête de cohérence.
Le défi du Pakistan
Notre monde est ainsi fait que les pays les plus fermés sont amenés à livrer peu à peu leurs secrets devant les actions opiniâtres des moyens d’information. Rares sont ceux qui conservent leurs mystères à l’abri de leurs montagnes, de leurs fleuves et de leurs immensités désertiques : le Pakistan est de ceux-là. Que sait-on sur lui ? Qu’il a été, au cours des temps, une voie de passage pour envahisseurs entre les sommets himalayens et l’océan Indien. Qu’il a connu, après avoir été enfanté dans la douleur, une histoire déchirante. Mais on ignore que le Pakistan, de nos jours, lance à la face du monde un immense défi pour forger son unité et trouver avec ses voisins des relations équilibrées.
Ensemble géostratégique de première importance dans l’Asie du Sud-Ouest, ce pays mérite d’être étudié au travers de ses pesanteurs et de ses espérances.
Un pays de contradictions
L’histoire de sa gestation est une suite de drames. L’idée d’un État musulman autonome, taillé dans l’empire des Indes, avait germé, dès 1930, dans l’esprit du poète Mohammed Iqbal ; un nom avait été avancé : Pakistan ou « le pays des purs » (1). Ce projet avait été accepté par la puissante Ligue musulmane, inspirée par le leader Mohammed Jinnah, lors d’un rassemblement tenu à Lahore.
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