Théorie et points de vue - Du combat singulier à la guerre totale
La première manifestation humaine de l’activité guerrière fut certainement le combat singulier. Mus par la haine, la colère, le désir de s’approprier le même objet, deux hommes se jettent l’un sur l’autre ; le plus faible est toujours vaincu. Peu à peu, une idée se fait jour dans son cerveau encore fruste. Peut-être pourra-t-il vaincre en attendant l’ennemi, en l’attaquant par-derrière, pendant son sommeil, en cherchant un point vulnérable, les yeux, le cœur ? Ce jour-là, la tactique était née (1).
Mais les adversaires ont dû comprendre rapidement que le seul moyen d’obtenir définitivement la tranquillité était la disparition de l’ennemi. Dans ce cas très élémentaire, sa mort. Puis, vint à son tour l’idée que l’ennemi pouvait être rendu inoffensif en lui enlevant ses moyens de combat, en lui crevant les yeux, en lui coupant le bras droit, en l’enchaînant. Enfin, on pensa que le même résultat pouvait être obtenu en maintenant l’ennemi sous une telle menace, que l’idée même de lutter ne puisse plus lui venir, en lui ôtant la volonté de combattre.
Seul d’abord, l’homme s’adjoignit bientôt, pour combattre, d’autres hommes ; la tactique y trouva de nouveaux développements. Quelques-uns des combattants pouvaient se défendre de front, alors que d’autres attaquaient de flanc. Là apparaissaient les combinaisons d’attitudes et de directions.
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