Une conférence, à laquelle étaient invités tous les États-membres de l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est (ANSEA) et la Chine, a été organisée à Singapour, en 1987, sur l'initiative des Américains. Elle avait pour objet d'étudier les problèmes de défense et de sécurité du Sud-Est asiatique. L'auteur, invité par les organisateurs, a présenté une communication sur la situation géostratégique autour des détroits malais et indonésiens. Ce sont les éléments essentiels de cette analyse qui sont rapportés ici.
Les tensions en mer de Chine du Sud
La mer de Chine du Sud est le théâtre d’un jeu complexe dans lequel les conflits d’intérêts concernant les ressources naturelles, quoique potentiellement sérieux, masquent cependant de très anciennes disputes territoriales qui se mêlent à la rivalité sino-soviétique pour la suprématie stratégique. Même si à long terme cette mer n’offre pas tous les espoirs que l’on met dans son sous-sol, Pékin ne renoncera jamais à ses revendications sur l’archipel des Paracels et sur celui des Spratleys. Il existe un risque de conflit provoqué par les ambitions de la Chine sur les ressources énergétiques et par son interprétation des limites de sa souveraineté maritime (figure 1).
Ces revendications concernent le Vietnam, la Malaisie, Brunei, l’Indonésie et les Philippines. Non seulement elles freinent le développement de la recherche « off shore » pratiquée par ces pays, mais elles peuvent provoquer des développements politiques imprévisibles. À court terme, c’est avec le Vietnam que ce conflit d’intérêts risque d’être dangereux. Hanoi a de larges projets « off shore » concernant la mer de Chine du Sud, et qui heurtent de plein fouet ceux de Pékin, particulièrement dans la région des Paracels et des Spratleys.
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