Cet article est une synthèse très détaillée des nombreux éléments, parfois difficiles à saisir par nous Français, qui entrent dans la politique de défense de la République fédérale d'Allemagne (RFA).
Les problèmes de défense de la République fédérale allemande (RFA)
Aucune réflexion sur la défense ne peut éluder le problème même de son objet, c’est-à-dire la recherche de la réponse à la question « que défend-on ? ».
L’histoire donne maints exemples d’ambiguïté dans la réponse qu’y ont donnée les peuples. Pour défendre le communisme contre l’envahisseur nazi, Staline a dû faire appel au patriotisme russe, et les Français mieux que quiconque mesurent la difficulté d’une réponse claire à cette question. C’est fondamentalement cela qui en 1940 les a divisés. Et pourtant la France est une nation constituée depuis longtemps, administrée de façon très centralisée et dont les habitants vivent depuis plus de trois cents ans dans des frontières pour l’essentiel inchangées, ce qui leur a permis de prendre très fortement conscience de leur appartenance à une même entité nationale.
Rien de tel en Allemagne. La confédération germanique, créée en 1815, ne fut qu’un regroupement d’États (royaumes ou principautés) indépendants tiraillés entre différents pôles d’attraction concurrents : la Prusse et l’Autriche pour ne citer que les deux principaux. Or, peu de temps après que Bismarck ait fait de cette nébuleuse une nation, dont l’Autriche d’ailleurs était exclue, a éclaté la Première Guerre mondiale, puis est apparu le national-socialisme, une forme exacerbée du nationalisme, qui fut à l’origine de la plus grande catastrophe de l’histoire allemande. On comprend dans ces conditions que le rapport du citoyen à la nation soit, en RFA, tout différent de ce qu’il est en France, et qu’une grande méfiance subsiste envers toute forme de nationalisme.
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