Nous avons déjà publié des articles sur la désinformation, mais il nous semble judicieux de ne jamais manquer une occasion de démontrer un phénomène dont l'opinion publique ne prend pas toujours conscience. L'auteur nous donne son opinion sur quelques formes caractéristiques et très actuelles de cette désinformation.
Libre opinion - Désinformation tous azimuts
La désinformation, l’analyste de politique internationale la rencontre à chaque pas ou presque, il bute dessus en permanence : ce qui prouve que le Venezuela est un pays intéressant pour une entreprise, c’est à coup sûr l’absence presque totale d’informations à son sujet dans la presse française. Si l’on n’en parle pas, est-ce parce que ce petit pays n’est pas miséreux, son niveau de vie étant voisin de celui de la Grèce, avec une population double ; parce qu’il a un revenu pétrolier par tête qui est huit fois celui du Mexique ; parce qu’il est promis à devenir l’un des grands pétroliers du XXIe siècle, et parce que son potentiel agricole est immense ? Ou bien est-ce parce qu’il a réglé paisiblement son problème de guérilla, il y a 30 ans, en intégrant ses chefs dans la classe politique avec une grande mansuétude, et parce que la notion de pacte social prédomine dans la classe politique depuis le précédent de l’accord de Punto Fijo en 1958 ? J’ignore la réponse, mais on a là en tout cas l’exemple typique d’un pays que ne déchire ni guerre, ni guérilla, qui ne subit ni dictature, ni famine, où les élites sont entreprenantes, et qui est presque passé sous silence.
La Malaisie, elle aussi, peut être rangée dans la catégorie des pays heureux qui se développent dans le calme de l’anticyclone médiatique. Si l’on n’en parle pas ou presque, est-ce parce qu’une jeunesse, que motive l’exemple de Singapour, a la volonté d’en faire le « 5e dragon » du Pacifique, à partir d’une situation qui fait peu sérieux pour nos idéologues, avec 13 petits États fédérés, à la tête desquels se trouvent neuf sultans de conte d’antan ?
À côté des pays heureux qui n’intéressent personne, il y a aussi, il faut le dire, des drames qui n’émeuvent personne ! Or n’y a-t-il pas de précieux enseignements à tirer des situations de déclin des autres ? Nous-mêmes, sommes-nous totalement à l’abri de tout risque de cette nature ? Le mois de juin 1940 est-il déjà si estompé dans nos mémoires collectives que nous puissions naïvement penser que « cela n’arrive qu’aux autres » ?
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