La stratégie de dissuasion nucléaire française, son passé et son avenir
Quarante-cinq ans ont passé depuis Hiroshima et Nagasaki, durant lesquels les deux superpuissances et leurs alliés, ce qu’il est convenu d’appeler l’Est et l’Ouest, se sont affrontés, en définitive pacifiquement en Europe, alors que planait sur eux l’épée de Damoclès que représentent les armes nucléaires, alors que les occasions d’affrontement étaient nombreuses et qu’elles se cristallisaient parfois en crises aiguës, comme à Cuba et à Berlin.
Aujourd’hui, un nouveau processus paraît amorcé : tandis que la capacité de destruction des uns et des autres a atteint un niveau jamais égalé dans l’histoire du monde, voilà que se dessine l’espoir d’un arrêt de la course aux armements, et mieux encore d’une réduction, par accord mutuel, du nombre d’armes existantes.
Pendant ces trente dernières années, la France a développé et mis en œuvre, sur un plan strictement national, les moyens nucléaires d’une stratégie de dissuasion autonome. Cette décision l’a conduite à prendre ses distances vis-à-vis de ce qu’il est convenu d’appeler l’organisation militaire intégrée de l’Alliance atlantique, sans pour autant cesser de faire partie de cette Alliance.
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