En mai 1990, l'auteur, consultant au centre d'analyse et de prévision du ministère des Affaires étrangères, avait fait une excellente synthèse de la situation au Cambodge. Passionné du Sud-Est asiatique, il nous expose aujourd'hui l'ensemble des aspects maritimes de cette zone où les intérêts des différents États divergent souvent. Il nous apporte une actualisation d'articles parus précédemment dans notre revue, en particulier de l'amiral Labrousse et du professeur Vigarié.
La sécurité maritime en Asie du Sud-Est
La mer de Chine méridionale est le seul lien physique qui unisse les pays d’Asie du Sud-Est, à l’exception notable du Laos et de la Birmanie. Elle morcelle l’archipel indonésien en plus de 13 000 îles, et l’archipel philippin en plus de 7 000. La mer sépare donc, mais elle unit aussi en stimulant les échanges économiques, politiques ou culturels.
Cette « Méditerranée asiatique », comme la dénomme avec justesse Yves Lacoste (1), est ainsi le seul véritable lien qui contribue à tisser progressivement une destinée commune ou du moins interdépendante entre les pays qui la bordent, et à compenser autant que faire se peut les considérables différences de culture, de langue, de religion, ou d’histoire qui séparent la plupart d’entre eux.
En effet, les succès diplomatiques de l’Ansea depuis 1967 ne doivent pas nous cacher que les sentiments que se portent les peuples de cette région sont rarement amicaux. La méfiance, le mépris, la haine même, sont mieux partagés que le respect ou la confiance. Sans parler des sentiments khméro-vietnamiens, traditionnellement exécrables, les Thaïs ne nourrissent pas beaucoup plus d’amitié à l’égard des Birmans, des Khmers ou des Malais, qui le leur rendent bien.
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