Le plan « Armées 2000 », réorganisant nos forces armées sur la base essentielle d'effectifs en diminution significative, a suscité de nombreux articles dans notre revue, notamment sur la défense du territoire national. Parmi les nouveautés, tout spécialement en ce qui concerne les termes, est apparue la « défense militaire terrestre », ou DMT, qui nécessite quelques éclaircissements. C'est pourquoi cet article, fruit des réflexions de l'ancien gouverneur militaire de Metzn, commandant du 1er corps d'armée et de la 6e région militaire, est intéressant.
À propos de la « défense militaire terrestre »
Le 7 janvier 1959 paraissait l’ordonnance portant organisation générale de la défense qui, sans que l’avènement postérieur de la dissuasion nucléaire l’ait modifiée, est toujours le socle du système défensif de la France.
L’enjeu, d’une vérité en effet inaltérée, est donné dès les premiers mots : « La défense a pour objet d’assurer en tout temps, en toutes circonstances et contre toute forme d’agression, la sécurité et l’intégrité du territoire ainsi que la vie de la population ». Pour la première fois de notre histoire, cette défense était alors présentée comme « permanente et globale » et se voyait reconnaître trois composantes : la défense militaire, la défense civile, la défense économique. Nous y sommes aujourd’hui habitués. À l’époque ce fut une sorte de révolution.
Cependant, si les textes de l’ordonnance sont demeurés inchangés, la conception de leur application a varié au fil des ans, des situations et des structures. Après une coexistence de plus de trente années avec le système d’organisation territoriale des armées hérité de la IIIe République, et sans lien avec l’écroulement du communisme et la disparition de l’un des deux blocs que personne n’avait prévus aussi proches, les responsables politiques du moment ont estimé qu’il était besoin d’un changement profond des structures militaires existantes. La nouvelle donne, connue sous le nom de plan « Armées 2000 », a dû faire l’objet d’améliorations successives par rapport à un assez abrupt projet initial et, avec ses avantages et ses inconvénients, constitue le fondement actuel de l’organisation des trois armées, de la gendarmerie et des services dont elle détermine les rôles. Comme telle, elle doit être brièvement rappelée.
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