Politique et diplomatie - Après le cycle de l'Uruguay : quelle organisation des échanges ?
Le 15 décembre 1993, 117 pays signent, à Genève, dans le cadre du Gatt, un ensemble de vingt-huit accords (500 pages) achevant la négociation commerciale sans doute la plus ambitieuse de l’histoire. Ainsi se clôt le cycle de l’Uruguay (1986-1993), soit plus de six ans de tractations laborieuses.
Ces accords, beaucoup plus complexes que les précédents (par exemple, accords des cycles Kennedy en 1967, puis de Tokyo en 1979), s’inscrivent dans une continuité de près d’un demi-siècle. Si, jusqu’aux ultimes péripéties du cycle de l’Uruguay sur l’agriculture et la culture, le Gatt semble inconnu du grand public, cette structure a accompli, depuis sa naissance en 1947, un énorme travail d’élimination des obstacles aux échanges ; par exemple, les droits de douane ont été divisés par dix et désormais ne s’élèveront plus en moyenne qu’à 3 % du prix des importations.
Le Gatt représente l’un des piliers du pari libéral fait à l’issue de la Seconde Guerre mondiale : assurer une paix durable, notamment par la multiplication des échanges, ceux-ci promouvant la division internationale du travail et garantissant une coopération de plus en plus étroite entre les États. La paix irait ainsi au-delà des aléas des volontés politiques et s’enracinerait dans une prospérité commune, dans un développement économique intégrant peu à peu l’ensemble de la planète.
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