Politique et diplomatie - L'Union européenne après six mois, ou le rêve évanoui
Le 1er novembre 1993, le traité de Maastricht, créant l’Union européenne, est entré en vigueur : la ratification qui, au début de 1992, devait n’être qu’une formalité, s’est révélée extrêmement difficile et incertaine, notamment dans les États ayant recours au référendum pour l’approbation du traité (Danemark, France). Pour la première fois, les peuples étaient consultés sur le contrat européen : se sentaient-ils prêts à affronter un saut qualitatif vers une sorte de fédération européenne ou, au contraire, préféraient-ils garder une Europe unie aux finalités politiques ouvertes ? Face à cette question, les opinions nationales se sont montrées profondément divisées.
En ces années 90, l’unification européenne se trouve confrontée à sa plus grande épreuve de vérité depuis ses débuts dans les années 50. Pourquoi ? Parce que l’Europe a changé, parce que le monde a changé.
La construction européenne est une réussite historique, mais, conformément à la méthode Monnet, elle s’est faite presque sans douleur, par des règles techniques, des négociations entre ministres et chefs d’État ou de gouvernement. Or la démocratie réclame d’associer et de convaincre les peuples. L’affaire du traité de Maastricht, n’est-ce pas la rencontre plutôt ratée entre un monument de la technocratie européenne et ces peuples ?
Il reste 93 % de l'article à lire
Plan de l'article