Après nous avoir présenté dans plusieurs articles l’évolution du conflit israélo-palestinien, l'auteur nous explique quelles sont, d’après lui, les conséquences du traité de paix qui a été signé le 26 octobre 1994 entre Israël et la Jordanie. Toutefois, étant donné les relations entre ces deux pays, cette étape est-elle vraiment significative pour la paix au Proche-Orient ? On peut se le demander en voyant les événements dramatiques qui se déroulent en Israël et à Gaza, et qui sont comme toujours le fait de mouvements extrémistes.
La paix israélo-jordanienne et le conflit au Proche-Orient
Nul doute que la signature de l’accord de principe entre l’OLP et Israël, en septembre 1993, a ouvert la voie aux retrouvailles jordano-israéliennes. Il fournissait au roi Hussein l’occasion longuement attendue de franchir un pas difficile afin de concrétiser un projet de paix en perspective depuis la création de l’État hébreu. Pour ce dernier, c’était également le point de départ d’une consolidation de sa légitimité jusqu’alors contestée par un monde arabe hostile à son existence. Ainsi, dès le lendemain de la signature de l’accord de principe entre Israël et l’OLP, un mémorandum était signé entre délégations israélienne et jordanienne destiné à régler le conflit entre leurs deux États. Un peu plus de trois mois après avoir mis officiellement fin, le 25 juillet 1994, à Washington, à l’état de belligérance qui était de jure le leur depuis 1948, la Jordanie et Israël ont paraphé, le 17 octobre à Amman, un traité de paix qui allait être solennellement signé le 26 du même mois.
Contrairement aux négociations égypto-israéliennes, longues et ardues, celles entre Israël et la Jordanie se sont caractérisées par leur nature rapide et « facile ». Cependant, dans les deux cas, il s’est agi d’un processus de paix assisté, soutenu et loué par les États-Unis, qui étaient présents pour témoigner de ces retrouvailles.
Vu l’importance de cette évolution, il nous semble souhaitable de retracer les orientations des deux parties vers une paix qui dépasse le cadre des relations bilatérales pour toucher la destinée de la Palestine. Ensuite, il paraît opportun d’en évaluer l’impact sur l’avenir du conflit proche-oriental.
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