En mai 1994, l'auteure nous avait donné à publier une étude très complète sur l'armée zaïroise. Cette fois-ci, elle nous livre ses réflexions, objectives mais soucieuses, sur la situation au Rwanda un an après l'arrivée au pouvoir du nouveau gouvernement.
Violence politique et insécurité au Rwanda
L’État au Rwanda et le gouvernement arrivé au pouvoir par la force en juillet 1994 n’ont pas réussi, un an après le génocide, à rétablir l’ordre et la sécurité à l’intérieur du territoire et dans les zones frontalières, en accord avec les pays voisins où des milliers de réfugiés rwandais hésitent encore à prendre le chemin du retour.
Le rétablissement de la sécurité et parallèlement l’instauration de la justice représentent des priorités que l’actuel gouvernement n’ignore pas. L’État ne dispose cependant pas encore de forces politiques, juridiques, militaires et de sécurité aptes à assurer le retour de la légalité et de la légitimité démocratiques.
Les pesanteurs du passé dans les domaines politique et militaire ne cessent d’envenimer la situation générale du pays déjà très précaire. Les choix politiques des dirigeants actuels présentent des carences et des failles préjudiciables à l’avènement de la réconciliation nationale et de la paix intérieure au Rwanda. L’instabilité et les rivalités politiques dans la région des grands lacs ne favorisent pas un règlement prompt et négocié des problèmes internes et de leurs répercussions sous-régionales.
Il reste 93 % de l'article à lire
Plan de l'article