Réflexions sur la préparation de la guerre future
« L’état-major prépare, comme toujours, la dernière guerre. » Parmi les nombreux reproches faits à l’armée, n’est-ce pas un des plus fréquents ? L’histoire, mais non point de notre pays seul, montre qu’il est, souvent, des plus justifiés. Désastre de 1870, époque où l’État-major travaillait, bien peu, il est vrai, sur les routines de Crimée et d’Italie, surprise de 1914, devant la puissance du feu que la guerre de Mandchourie avait cependant amplement démontrée, 1940 enfin, nous enlèvent tout désir de défendre une cause perdue à l’avance.
Mais peut-on préparer la guerre future ? Dans quelle mesure le peut-on ? Sur quelle base ? Ne doit-il pas exister des conditions particulières pour que cette préparation soit possible ? Voilà quelques questions auxquelles nous nous efforcerons de répondre. Nous n’avons, d’ailleurs, aucunement la prétention de vider, en un court article, un problème extrêmement complexe, mais seulement de dégager quelques idées qui puissent servir de point de départ à des discussions plus poussées. Peut-être parviendrons-nous aussi à certaines conclusions, simples et d’utilisation immédiate. Nous resterons sur un plan très général, valable pour tous les temps, car ce problème fut et sera de tous les temps.
* * *
Il reste 97 % de l'article à lire