Nouveaux horizons sud-asiatiques
L’ineffable ambassadeur de Hitler auprès de la Cour de Saint-James, Ribbentrop, — M. Beverley Bater le conta aux Communes — prophétisait, en compagnie de jeunes Anglais, l’effondrement du Commonwealth britannique à la première guerre à venir ; ses liens avec la métropole n’étaient que des rayons de lune. Quelqu’un rétorqua : « Que vous coupiez un câble et c’en est fait. Mais allez donc couper des rayons de lune ! … ».
En forçant un peu la métaphore, l’on pourrait insinuer que la surface lisse et homogène qui les émit fut, depuis, bouleversée au point d’en être méconnaissable. Le Commonwealth n’est plus britannique, même de nom. Les Anglo-Saxons, les Blancs, n’y représentent qu’une faible minorité, face au demi-milliard de gens de couleur qui viennent de les y joindre. Faisant allusion à l’Inde, au Pakistan, à Ceylan, M. Bevin, le 17 novembre 1949, affirme : « Le Commonwealth est peut-être le plus puissant facteur d’unification rapprochant l’Occident de l’Asie, et créant un réseau solide aux liens qui résistent à tout changement constitutionnel. L’on ne saurait en répartir les gouvernements en ceux de l’Occident et ceux de l’Orient. Ils forment une seule communauté et feront toujours de leur mieux pour la maintenir ». L’on estime qu’ils auront fort à faire.
* * *
Il reste 96 % de l'article à lire