Août/Sept 1951 - n° 084

Cet article a été écrit alors que l'auteur était directeur de l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN). On sait qu’en 1942, passé en Afrique du Nord au moment du débarquement allié, il fut d’abord directeur de la Marine marchande, puis, à partir d’août 1943, Chef d’état-major général de la Marine. À ce titre, il exerça le commandement des Forces maritimes et aéronavales françaises en 1943 et 1944. On sait également qu’il vient d’être récemment désigné comme adjoint naval du général Eisenhower à l’État-major Atlantique. Lire les premières lignes

  p. 107-133

La création du « Comité Militaire Permanent » de Fontainebleau en septembre 1948, quelques mois après la signature du Pacte de Bruxelles, traduisit la volonté des contractants d’instituer le commandement unique de leurs forces armées, tant d’ensemble que sur terre, sur mer et dans les airs, de mettre ce commandement en mesure de se préparer à sa mission de guerre et d’entraîner les armées, dès le temps de paix, à opérer de concert en se conformant à des principes et procédés identiques, sans que l’on envisageât pour autant de porter atteinte à l’individualité de ces armées par un mélange de leurs unités. Lire les premières lignes

  p. 134-146

L'opinion américaine s'irrite des lenteurs du réarmement des puissances européennes signataires du Pacte de Bruxelles, qu'elle est portée à expliquer par l'incurie ou la mauvaise volonté. Habituée à la réussite, elle a exclu le mot impossible de son vocabulaire. Cette manière de voir est partagée en Europe par certains esprits enclins par formation à ne tenir pour réelles que les difficultés techniques. Ceux-là d'éprouver une impression de malaise, de scandale même, à lire que le problème du réarmement en Grande-Bretagne ou en France, envisagé du point de vue des finances publiques, est à peu pris insoluble (voir l'étude de l'économiste britannique C. F. Carter intitulée « Réarmement et Finances publiques » publiée dans la revue Public Finances n° 3, 1950) de se faire fort de confondre l'économiste, comme jadis le sophiste qui niait la possibilité du mouvement en marchant. La logique des économistes serait-elle pour autant mise en déroute ? Lire les premières lignes

  p. 147-158
  p. 159-169
  p. 170-180

L’ineffable ambassadeur de Hitler auprès de la Cour de Saint-James, Ribbentrop, — M. Beverley Bater le conta aux Communes — prophétisait, en compagnie de jeunes Anglais, l’effondrement du Commonwealth britannique à la première guerre à venir ; ses liens avec la métropole n’étaient que des rayons de lune. Quelqu’un rétorqua :      « Que vous coupiez un câble et c’en est fait. Mais allez donc couper des rayons de lune ! … ». Lire les premières lignes

  p. 181-197

Le problème des réfugiés est à la fois complexe et général. Il s’est posé si fréquemment en ces dernières années et son envergure continue d’être telle, et sa durée si imprévisible, qu’il importe désormais de le considérer, non plus comme une conséquence passagère, mais bien permanente, de la guerre moderne. Sa gravité, la variété de ses aspects, la multiplicité de ses corollaires, imposent une étude approfondie, sans cesse renouvelée, des remèdes à y apporter, dont l’investigation est d’ailleurs hérissée de très nombreuses et continuelles difficultés. Lire les premières lignes

  p. 198-205

Dans un article paru dans le numéro de mai 1951 (« La défense du territoire ») de la Revue de Défense Nationale, le colonel Champeaux préconise une défense du territoire basée sur l’établissement d’un front continu de 800 kilomètres étayé par un quadrillage de places. Une centaine de divisions d’infanterie, d’un type nouveau « Patrie en danger » à effectifs et matériels réduits, donc faciles à mettre sur pied, pourraient suivant l’auteur en assurer aisément l’intégrité. Ainsi le peuple français qui, de plus en plus conscient des dangers qui le guettent, attend depuis plusieurs années, impatient et anxieux, une solution au problème de sa défense, se trouve tranquillisé. Quel soulagement pour lui de pouvoir maintenant enfin espérer être mis bientôt à l’abri d’une invasion étrangère ! Lire la suite

  p. 206-209

Chroniques

Le dernier des maréchaux de France de la Grande Guerre s’est éteint dans sa quatre-vingt-seizième année, le 23 juillet dernier. Pour les anciens combattants de 1914-1918 le maréchal Pétain demeure le « vainqueur de Verdun » et l’un des chefs qui ont le plus contribué à la Victoire alliée, dans laquelle l’armée française eut une si large part et atteignit le faîte de la renommée. Nous évoquerons simplement ici ses heures de gloire incontestable : elles se confondent avec celles de l’armée française. C’est le 26 février 1916, au plus fort de l’attaque allemande contre Verdun, le jour même de la chute du fort de Douaumont, que le généralissime Joffre confie au général Pétain, qui s’était, notamment, distingué à la tête du 33e corps, le 9 mai 1915 à Carency, le commandement de l’armée chargée de la défense. Il renforce les unités, définit la position à tenir, obtient des renforts d’artillerie, organise les arrières, crée la « Voie sacrée » qui doit alimenter l’avant et lance un ordre du jour qui se termine par le mot fameux : « Courage, on les aura. » Lire la suite

  p. 210-211
  p. 212-217
  p. 217-223
  p. 223-228
  p. 228-233
  p. 233-237
  p. 237-242

Bibliographie

Marcel Dupont : Napoléon en campagne  ; Librairie Hachette, 1950 ; 310 pages - Edmond Delage

Le livre de M. Marcel Dupont, sur Napoléon en campagne, n’apporte pas de découvertes sensationnelles. Il n’est pas centré sur la partie purement militaire de la carrière impériale ; c’est plutôt un tableau fort intelligemment brossé, susceptible d’intéresser le grand public à la vie même du général, du consul et de l’empereur au cours de ses campagnes pendant lesquelles il ne cessa jamais de poursuivre ses buts politiques et de rester en relations étroites avec ce que nous appellerions aujourd’hui l’arrière.

  p. 243-243

Paul Schmidt : Sur la scène internationale. Ma figuration auprès de Hitler  ; Éditions Plon, 1950 ; 361 pages - Edmond Delage

Ce livre est dû à Paul Schmidt qui, de 1933 à 1945, joua un rôle, non pas de premier plan, mais essentiel puisqu’il fut l’interprète en chef du ministère des Affaires étrangères allemandes depuis 1923 jusqu’à la chute du régime hitlérien, qu’il servit fidèlement. Lire la suite

  p. 243-244

Basil H. Liddell Hart : La défense de l’Europe  ; (traduit de l’anglais par Armand Petitjean et Dominique Guillet) ; Éditions Calman-Lévy, 1951 ; 300 pages - P. G.

Dans ce livre, comme dans ses œuvres précédentes, le critique militaire anglais bien connu montre à nouveau toute la richesse de son imagination, tout son mépris pour les idées toutes faites, tout son souci de traiter tous les problèmes actuels et en particulier ceux que beaucoup d’hommes responsables hésitent à regarder de face, sans doute à cause de leur nouveauté et de la difficulté qu’il peut y avoir à leur trouver des solutions. Le titre du livre répond, d’ailleurs, mal à l’ensemble des questions envisagées. À juste raison, Liddel Hart ne sépare pas les problèmes d’hier des « énigmes » de l’éventuelle guerre de demain. Lire la suite

  p. 244-245

Pierre Lefort : L’Aviation : aujourd’hui, demain  ; Éditions Hachette, 1950 ; 189 pages - P. G.

Bonne petite encyclopédie sur l’Aviation. Presque tout ce qui intéresse la technique aéronautique y est traité. Malheureusement de tels livres sont vite dépassés par la rapidité d’évolution de celle-ci. Ainsi l’auteur ne tient pas compte de la mise au point des nouvelles hélices supersoniques et les possibilités qu’elles donnent aux turbopropulseurs. De plus, il n’est pas question des nouveaux avions de chasse américains. Enfin, de-ci, de-là, quelques erreurs de détails, de minime importance il est vrai.

  p. 245-245

Georges G. Toudouze : Anne de Bretagne  ; Librairie Floury, 1950 ; 220 pages - Edmond Delage

C’est une œuvre charmante que, dans une édition nouvelle et avec une très riche illustration, vient de consacrer Georges Toudouze, de l’Académie de Marine, à Anne de Bretagne, l’illustre duchesse et épouse de deux rois de France. Avec un très vif talent, M. Toudouze a fait revivre cette personnalité, si forte dès sa première jeunesse, qui sut concilier l’amour de sa petite patrie et l’affection portée aux rois de la nation française, qu’elle contribua à renforcer et à agrandir par ses qualités de femme et de chef politique. Cette histoire, écrite selon les meilleures méthodes historiques, se lit comme un véritable roman.

  p. 245-245

La Collection des documents diplomatiques allemands, provenant des archives du IIIe Reich et publiée par les soins d’une commission anglo-franco-américaine s’est enrichie d’un troisième volume (en traduction anglaise) sorti en octobre dernier des presses du Département d’État. Il contient plus de 800 documents relatifs à l’attitude du Reich à l’égard du général Franco et aux répercussions de la guerre civile espagnole sur le plan international telles, du moins, qu’on les voyait de la Wilhelmstrasse. Lire la suite

  p. 245-246

Franck Mac Naughton et Walter Hehmeyer : Harry Truman  ; Éditions André Bonne, 1948 ; 206 pages - Edmond Delage

Cet ouvrage est un excellent portrait du président. Sa vie y est décrite avec pittoresque et une animation bien américaine. Nous y suivons avec passion la carrière de ce fils de paysans, resté fidèle à son village, qui débute dans l’existence comme garçon de pharmacie, devient cheminot, crieur de journaux, employé de banque, pour revenir diriger, pendant dix années, sa ferme. Il la quitte pour s’installer receveur des postes, puis ouvre un magasin de confection où il ne réussit d’ailleurs pas. Il débute dans la vie publique comme directeur de l’Automobile-Club de Kansas-City, enfin, comme juge au comté de Jackson et sénateur du Missouri. Lire la suite

  p. 246-246

Revue Défense Nationale - Août/Sept 1951 - n° 084

Revue Défense Nationale - Août/Sept 1951 - n° 084

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

Revue Défense Nationale - Août/Sept 1951 - n° 084

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