Rarement évoquées, la corruption et la criminalisation larvée des échanges internationaux constituent une menace pour la sécurité et le développement de la planète. C’est, selon l’auteur, expert de ces questions, autour de réflexes collectifs et de sociétés équilibrées que peut s’organiser la défense contre ces nouveaux ennemis communs.
Aspects stratégiques de la corruption
Strategic aspects of corruption
Latent corruption and criminality in international trade are rarely discussed, and yet they constitute an increasing threat to security and development throughout the world. The author is an expert on these matters and discusses how defence against these new common enemies might be organised through coordinated reaction by well-regulated societies.
L’article du professeur Henri Hude, expose le point de vue d’un moraliste et d’un philosophe. J’ai pensé qu’il pouvait être intéressant de proposer aux lecteurs de la Revue Défense Nationale, en contrepoint, une vision opérationnelle portant sur les aspects « stratégiques » de la corruption.
L’actualité s’y prête. La mondialisation et la multipolarité facilitent la confiscation des pouvoirs régaliens des États de droit par des puissances privées. Les conséquences économiques, sociales et politiques de la crise des crédits hypothécaires de 2008 aux États-Unis sont encore tellement préoccupantes en 2011 que des voix, toujours plus nombreuses, s’élèvent dans le monde pour stigmatiser la responsabilité première des dogmatiques de la dérégulation des marchés. Ces « apprentis sorciers » sont incontestablement à l’origine de la crise. Les milieux de la finance supranationale ont beaucoup trop toléré, sinon encouragé, les pratiques illégales de plusieurs de leurs membres en sous-estimant les effets pervers de certaines procédures aventurées ou illicites. Ils ont ainsi ouvert aux corrupteurs et aux corrompus de tous les pays de nouvelles facilités pour développer impunément leurs entreprises criminelles et pour réaliser des gains fabuleux. John Stiglitz les a souvent dénoncés (1).
Mais la corruption n’est pas le seul facteur en cause. Car comme l’a écrit récemment le président Jean-Louis Chambon, en évoquant Les trois péchés du capitalisme occidental, « le temps est maintenant compté » (2).
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