Au carrefour de l'Empire ottoman et de la République turque
Pourquoi regretter un passé dont le pittoresque exotique ne cadre plus avec le temps ? L’ancien Empire ottoman a péri dans le bouleversement ou est née la jeune Turquie, déchirant les voiles, brisant les moucharabièhs, redressant les échines pliées sous la férule.
Mais de même que sous la chair aux formes changeantes, il reste l’ossature solide, sous les régimes variables d’un peuple, sous ses triomphes comme sous ses maladies, se retrouvent toujours les constantes de son âme.
Les peuples de l’Orient ont de tout temps appelé les Turcs les « Chevaliers de l’Islam » et certes ce titre est pleinement justifié par leur loyauté, leur droiture, leur respect de la parole donnée. Même leurs ennemis, en particulier ces éléments turbulents du Levant, toujours prêts à fomenter des mêlées pour pêcher ensuite dans l’eau troublée de sang et de boue, qui les considéraient comme des oppresseurs, reconnaissent selon la forte parole qui m’a été dite par M. Robert de Caix, alors secrétaire général du Haut Commissariat de Syrie et du Grand Liban, que « s’ils ne savaient pas administrer, les Turcs savaient joliment bien gouverner ».
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