Protection du territoire et armée moderne
La guerre, solution dernière des conflits internationaux, ne présente plus dans sa forme le caractère limité que dans le passé le facteur principal du succès « la puissance des armes » pouvait lui donner : elle ne se borne plus au heurt des forces armées que les Nations peuvent mettre en ligne. Elle menace ces Nations elles-mêmes dans toutes leurs activités.
La guerre reste, sans doute, « un drame effroyable et passionné » qui subit l’influence des ambitions, des tendances, de l’état d’âme de ses acteurs ; mais elle constitue, en fait, une forme excessive et détestable de l’activité humaine et, comme toutes les activités humaines, elle est dominée par la grande loi de l’Évolution.
Les moyens nouveaux dus au progrès — aviation supersonique, projectiles autopropulsés (dirigés ou autoguidés) bombes atomiques, gaz toxiques permanents, armes bactériologiques, ne connaissent pas les frontières organisées ; ils peuvent au-delà des fronts de combat frapper moralement et matériellement les populations et les centres vitaux dont dépendent leur existence et celle des forces armées qu’ils animent.
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