L’analyse des dangers et des nouveaux enjeux de sécurité exige une combinaison soignée entre les moyens du droit, de la justice auxquels sont étroitement associées les forces armées qui, par ailleurs, conservent leurs missions particulières. Ni les controverses techniques ni les tensions financières ne sont susceptibles de remettre en cause la garantie nucléaire. Les débats présidentiels seront en fait facilités par l’apparition d’un cadre géopolitique dont les grandes lignes directrices sont clairement identifiables.
Quelques pistes de défense et de sécurité pour 2012
Some ideas on defence and security for 2012
Any analysis of the dangers and new challenges to security must consider a combination of legal and judicial aspects, to which actions of the armed forces are closely linked, whilst conducting their highly specialised missions. Neither technical issues nor financial tension are likely to call into question the nuclear guarantee. Presidential debate will be fuelled by the recent emergence of a geopolitical framework whose major outline is clearly identifiable.
L’association désormais habituelle des termes sécurité et défense prête à confusion et engendre des malentendus d’importance. La défense relève des forces armées proprement militaires. Elle contribue à la création d’un état de sécurité du territoire contre une agression extérieure ou, éventuellement, contre une insurrection fomentée, pour partie de l’intérieur. Cette situation est complétée par le volet civil de sécurité publique que constituent les services de police et les différentes forces de maintien de l’ordre qui les complètent. L’importance prise depuis plus de dix ans par la lutte contre le terrorisme ne saurait faire perdre de vue la différence fondamentale entre les acteurs et leurs missions respectives. La notion générale de sécurité (voir l’allemand sicherheit) se veut globalisante afin de répondre à une multitude de domaines qui affectent l’existence des individus. On parle donc de « sécurité humaine », de « sécurité non-conventionnelle » ce qui accroît l’ambiguïté. On en finit par oublier de définir les acteurs de cette sécurité. Un tsunami, une crise financière de grande ampleur affectent la prospérité. Le changement climatique, les pollutions compromettent la qualité de la vie de tous, par-delà les frontières.
De même si le terrorisme international constitue, aussi réduit aussi circonscrit soit-il, une menace durable (pour environ une génération), il importe dans la lutte qui est menée de mettre en cohérence la nature du danger et celle des acteurs appropriés. Justice et police jouent le rôle majeur sur le territoire national et en coopération avec leurs homologues. Mais s’il s’agit d’aller, au loin, réduire ou extirper des camps d’entraînement, ramener dans le droit et la stabilité des zones de violence, ni le juge ni le policier n’y suffiront jamais. Les forces armées retrouvent là leur rôle.
Des flux migratoires massifs, incontrôlables affectent la sécurité parce qu’ils sont déstabilisants et remettent en cause les équilibres traditionnels, lesquels sont souvent précaires. La perturbation des flux énergétiques et de matières premières stratégiques compromet jusqu’à l’existence même des États et des peuples. Dans ces deux derniers cas, le recours aux forces armées peut se révéler nécessaire, une fois épuisées les voies de la diplomatie.
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