En tirant les leçons des chutes récentes de dictatures africaines et des interventions extérieures, l’auteur appelle à une nouvelle posture de sécurité africaine fondée sur une véritable vertu politique à base d’ordre public, d’éducation et de développement et sur un regroupement au niveau régional des moyens militaires collectifs.
Le nouveau siècle africain : pour une autre sécurité
The new African century: a different form of security
Drawing lessons from recent collapses of African dictatorships and external interventions, the author calls for a new African security posture founded upon statesmanship, public order, education and development, and on regional grouping of collective military assets.
Une analyse des forces de défense et de sécurité des pays africains permet de conclure que les armées et les autres forces de l’ordre semblent se contenter d’être des acteurs de répression interne sans grande capacité de réaction contre une menace extérieure. Il suffit de prendre les exemples suivants pour s’en convaincre : la Côte d’Ivoire dont l’armée régulière n’a pas résisté à une marche hebdomadaire des rebelles baptisés « Forces républicaines de Côte d’Ivoire » (FRCI), l’armée burkinabé qui s’est mutinée pour des besoins alimentaires, la puissante armée libyenne anéantie par les forces coalisées de l’Otan.
Plus en Afrique qu’ailleurs, la notion de sécurité humaine devrait guider les concepteurs des politiques de défense et de promotion de l’ordre. Au lieu d’acheter des armes qui pourraient être utilisées contre ses propres citoyens, il vaudrait mieux investir dans la prospérité et dans la paix pour assurer la sécurité de tous.
Pourvoir aux besoins des populations, éduquer la jeunesse à se prendre en charge et à créer des richesses, jeter des ponts entre les différentes composantes du pays et promouvoir une gouvernance respectueuse des droits individuels et collectifs devraient être les actions prioritaires des pouvoirs politiques en Afrique. Car il s’agit pour eux désormais de s’inscrire résolument dans une démocratie participative où le citoyen est à la fois acteur et contrôleur du processus. Il s’agit également de promouvoir un développement intégral équitable qui ne met personne en situation d’insécurité. La plus grave insécurité qui menace le continent africain est celle du ventre, celle de la famine et de la précarité.
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