Billet - City versus Navy
C’est un vieux film américain de 1936, Lloyd’s of London : on y fait la guerre contre Napoléon et les armateurs réclament à l’Amirauté des escortes pour leurs convois de navires marchands. Le héros, un des assureurs, s’y oppose : il faut laisser le temps à son ancien comparse de collège, un certain Horatio, de trouver la flotte française et de la couler. Nelson y perd la vie mais Trafalgar sécurise le commerce britannique tandis que la Royal Navy accède au triple « AAA » pour plus d’un siècle.
Tout le monde y trouve son compte, et le titre français du film, Le pacte, pourrait être celui de la City appuyée sur la Navy et réciproquement.
Il se passait alors la même chose de l’autre côté du Channel où nos ministres avaient l’idée farfelue, lorsqu’il fallait faire rentrer l’impôt pour financer les frégates du roi, de taxer le patrimoine qui dormait. C’étaient le « don gratuit » ou le Vingtième, ces impôts sur la fortune avant l’heure. Bien entendu, les héritiers hurlaient et les Parlements remontraient. Mais il arrivait aussi que les cités prospères et les riches provinces subventionnent des vaisseaux de ligne, Ville-de-Paris (1764, trois ponts) ou États-de-Bourgogne (1786, trois ponts) ; les négociants co-finançaient ces flottes de guerre qui les garantissaient d’accroître leur fortune. Et le pacte a duré ce qu’ont duré les monarchies, les empires et les républiques.
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