Aéronautique - Le rôle de l'aviation allemande dans la campagne de Pologne
Le rôle dévolu à la Pologne, au début du présent conflit, a été bien compris par ses chefs militaires et par ses dirigeants. Le général Sikorski le définissait récemment dans la formule suivante : « Il fallait qu’un peuple fût le premier à s’opposer aux Allemands, afin de donner aux autres peuples devant réellement se mesurer avec eux le temps de rassembler toutes leurs forces et tous leurs moyens. » De même, le nouveau président du Conseil polonais a déclaré : « La Pologne a fait son devoir ; la première, elle a enfin résisté à l’agression jusqu’à l’extrême limite du possible ; elle a, pendant un certain temps, retenu la presque totalité de l’armée allemande du temps de paix ; le soldat polonais a permis aux Alliés de l’Ouest de réaliser la concentration de leurs forces en vue de la bataille qui sera décisive, pour les Alliés et pour les Polonais. »
Dans cette lutte contre un adversaire plus nombreux et doté d’armements beaucoup plus puissants, la Pologne ne pouvait pas espérer vaincre, mais on pouvait penser qu’elle résisterait plus longtemps et il est intéressant d’examiner les circonstances, les méthodes et les moyens qui permirent à l’armée allemande de remporter de si rapides succès. Il faut remarquer tout d’abord que l’armée allemande avait terminé sa mobilisation à la veille de l’ouverture des hostilités, car elle se préparait depuis longtemps à l’attaque alors que la Pologne n’avait pas déclenché sa mobilisation générale pour ne pas donner même un semblant de prétexte à l’agresseur. C’est donc au matin du premier jour de sa mobilisation générale que la Pologne fut attaquée par une armée supérieure en nombre, concentrée à pied d’œuvre et prête à l’action.
La Pologne, surprise, avait ses forces étirées le long de plus de 2 000 kilomètres de frontière : il eût été évidemment sage de procéder à un repliement stratégique sur un front plus étroit et des positions plus faciles à défendre que la plaine de Posnanie, mais, à supposer que le Commandement ait eu alors l’intention de le faire, il en eût été empêché par la rapidité foudroyante de l’attaque de l’aviation allemande et des unités motorisées.
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