Institutions internationales - Les seize commandements des lauréats du Nobel - Demain : quels conflits, de quelle nature ?
N’avons-nous pas assisté, à la mi-janvier, à un événement fort insolite ? Des prix Nobel quittant leurs cornues ou délaissant un moment leur écritoire pour disserter sur le sort de la planète. M. Homais en fut tout ébaubi de satisfaction tandis que Julien Benda sacrait une fois de plus contre « la trahison des clercs ». L’expérience, qui va être renouvelée car une nouvelle institution nous est née, mérite cependant une analyse plus sérieuse.
Sauf à concorder avec Jean-Jacques Rousseau qui avançait, non sans provoquer, que « l’homme qui pense est un animal dépravé », force est de constater que l’initiative de M. Élie Wiesel n’est aucunement dénuée d’intérêt. Elle n’en présente pas moins un risque et une certaine part d’illusion.
Nos démocraties abusent déjà des comités de « sages » dont elles attendent les solutions échappant aux tiraillements électoraux. Les médias nous présentent sans vergogne des autorités morales que nous méconnaissions comme telles : Yves Montand ou Harlem Désir. Et derrière les médias se profile le pouvoir de l’argent. Est-ce à dire que l’élection aurait perdu sa légitimité politique ? Je sais bien que si, au lendemain de sa victoire au pont Milvius, l’empereur Constantin avait procédé à un référendum, la Rome païenne aurait occasionné la défaite du christianisme. Mais Constantin était empereur et non une simple autorité morale. Il en advint donc différemment.
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