Défense dans le monde - Mexique : le trait d'union latino-américain - Navstar : une petite amélioration ou un changement profond ?
Au travers de son histoire, le rôle du Mexique dans les affaires mondiales n’a été que mineur. Il a souvent été le reflet de son instabilité interne au cours du XIXe et du début du XXe siècles. La perte, au milieu du siècle dernier des deux tiers de son territoire national au profit des États-Unis d’Amérique, a entraîné un sentiment à la fois de crainte et d’admiration pour l’œuvre économique des États-Unis de la part des Mexicains. Cette position de faiblesse géopolitique est compensée par son attitude à l’égard du droit international public, guidée par plusieurs principes : l’égalité juridique des États, la souveraineté et l’indépendance de toutes les nations, la non-intervention dans les affaires intérieures des autres États, la résolution pacifique des conflits, et la contribution à la sécurité collective au travers de sa participation aux organisations internationales.
À ces principes, traditionnels, du droit international public, le Mexique a ajouté le respect de la « doctrine Drago » qui interdit de faire appel à une puissance étrangère pour le recouvrement d’une créance, et celui de la « doctrine Estrada » pour la reconnaissance internationale automatique des gouvernements de fait. C’est sous la présidence d’Echeverria, entre 1970 et 1976, que la politique étrangère mexicaine est devenue plus active, en prétendant devenir le porte-parole des intérêts du Tiers-Monde, à la suite de prises de position très « médiatiques ». Celle sur les ruptures des relations diplomatiques avec le Chili et l’Afrique du Sud dès 1973, ou celle sur l’opposition aux États-Unis favorisant les régimes militaires sud-américains aux dépens des démocraties, s’inscrivent dans ce cadre. Mais surtout, elles furent accompagnées d’un début de diversification des contacts diplomatiques et commerciaux afin de sortir de l’orbite américaine, tout au moins quant à la politique étrangère.
Cette tendance s’accrût lors de la découverte puis de l’exploitation de ressources pétrolières énormes, au début des années 1970. Dès lors. Lopez Portillo s’allia avec le Venezuela pour proposer du pétrole aux États de la zone caraïbe à des tarifs préférentiels, en même temps qu’il rompait avec éclat les relations diplomatiques du Mexique avec le Nicaragua de Somoza. Il poursuivit cette action de charme vis-à-vis du Tiers-Monde en proposant conjointement avec la France la tenue d’une conférence Nord-Sud qui eut effectivement lieu à Cancun en 1981. Lorsque Miguel de la Madrid arriva au pouvoir en 1982, le « décollage » diplomatique et médiatique du Mexique était déjà effectif.
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