Faits et dires
* Le 22 janvier, à l’occasion du 25e anniversaire du Traité de l’Élysée, la France et l’Allemagne ont ajouté un protocole portant création d’un Conseil de défense et de sécurité.
* La France, tout en demeurant un allié loyal, ne reviendra pas dans le commandement intégré de l’Otan. Je ne pense pas que le problème consiste pour l’Allemagne à choisir entre deux protections, l’une américaine, l’autre française. Elle doit pouvoir compter sur l’Alliance, donc sur tous ses alliés… Dans l’état actuel des choses, il n’est pas concevable que l’Allemagne fédérale, pas plus qu’aucun autre pays y compris les États-Unis d’Amérique, puisse prendre part à la décision et à l’emploi de l’arme nucléaire française.
Président Mitterrand, 18 janvier 1988, interview à Der Spiegel
* Notre sécurité ne peut être envisagée que dans le cadre d’une conception commune de défense entre la France et la République fédérale en liaison avec l’Otan et les Américains. La France est une puissance nucléaire, mais il est évident qu’elle ne peut assumer le poids de la défense de la République fédérale et de l’Europe occidentale. Mais en tant que chancelier de la République fédérale d’Allemagne (RFA), je suis rassuré par l’existence d’une force de dissuasion française. Il est tout à fait hors de question que nous revendiquions je ne sais quelle seconde clé pour l’utilisation de ces armes.
Chancelier Helmut Kohl, 20 janvier 1988, interview au Monde
* Les États-Unis et l’URSS ont tous deux la possibilité de mettre au point un bouclier défensif contre les missiles balistiques. Au nom d’une paix plus sûre, je suis décidé à poursuivre cette possibilité qu’offre la technologie.
Président Ronald Reagan, message du nouvel an au peuple soviétique
* Il faut s’attaquer sans délai au problème de la réduction des forces conventionnelles en Europe. N’épargnons aucun effort pour promouvoir la paix sur Terre.
M. Gorbatchev, message aux Américains pour le nouvel an
* Nous avons abandonné (par le Traité Forces nucléaires à portée intermédiaire, FNI) une catégorie d’armements tout comme les Soviétiques, mais ceux qui restent suffisent à garantir la dissuasion et la défense. À condition bien entendu que la modernisation de ces forces soit assurée normalement.
Général Galvin, commandant suprême des forces de l’Otan en Europe interview au Figaro, le 18 janvier 1988
* Le 15 janvier, les États-Unis et l’Espagne sont convenus d’un nouvel accord remplaçant le Traité bilatéral de 1953 sur les bases. Celle de Torrejôn sera évacuée dans un délai de trois ans. Le chef du gouvernement madrilène, M. Felipe Gonzalez, devait préciser : « Ce que nous négocions, ce n’est pas la manière dont les Américains quittent l’Espagne, mais bien celle dont ils y restent ».♦