Institutions internationales - Le sommet de Copenhague : un coup de semonce - Dollar, pétrole, les accords internationaux sont transgressés - L'Afrique s'inquiète de sa dette
À Copenhague les grandes manœuvres du Sommet européen ont-elles échoué ou bien parfaitement réussi ? La rencontre s’est achevée sur un échec flagrant, d’ailleurs unanimement déploré. Mais, en refusant de se substituer aux organismes institutionnels de la Communauté sur des points de détails, certains chefs d’État n’ont-ils pas voulu mettre une fois pour toutes au grand jour les contradictions qui entravent l’élaboration d’une Europe plus solidaire ? Bien que trois déclarations politiques (sur les rapports Est-Ouest, le Proche-Orient et l’Afghanistan) aient été adoptées, nul n’a cherché à masquer la faillite de ce Conseil européen.
Résignation ? Certainement pas à l’avant-veille de l’Accord soviéto-américain sur les euromissiles, sur lequel nombre d’Européens se plaignent de ne pas avoir été consultés. Ce serait alors se cantonner dans un rôle secondaire qui n’est pas dans les ambitions de la CEE (Communauté économique européenne). En fait il semble bien que les chefs d’État ont fait savoir à la Commission qu’il n’était pas de leur ressort de traiter les dossiers techniques. À elle dorénavant de mieux les préparer, de leur trouver les solutions qui s’imposent. Les mécanismes européens ne fonctionnent pas au gré des partenaires, on le savait, mais c’est la première fois que le Conseil en rejette la responsabilité et refuse de s’affairer à quelque replâtrage que ce soit : l’échec de Copenhague n’est pas de son fait et il entend qu’on en tire les conclusions à Bruxelles ; Bruxelles où les Douze se retrouvent ce mois-ci.
Session de repêchage, a-t-on dit. Il devient évident que si la concertation ne s’améliore pas et ne porte pas d’effets décisifs, la Communauté s’acheminera vers des solutions éparses, donnant satisfaction tantôt aux uns tantôt aux autres. Ce serait une façon de ne plus être submergé par des comptes d’apothicaire. Nous aurions alors une Europe à plusieurs paliers qui ne correspondrait en rien au grand marché de 1992.
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