Revue des revues
• La revue britannique International Affairs, organe du Royal Institute of International Affairs (Chatham House), publie dans son numéro d’octobre 1987 un article de Sir Geoffrey Howe, secrétaire au Foreign Office, dont le sujet est : « Le rôle de la Grande-Bretagne dans les relations Est-Ouest ».
Pour Sir Geoffrey Howe, à tort ou à raison l’histoire et l’idéologie ont inspiré à la Russie et à l’Union soviétique la peur de ce qui leur est extérieur (1). Inversement, nous nous demandons si le gouvernement soviétique est d’une nature différente de celle des autres gouvernements, la Realpolitik ne donnant qu’une réponse partielle à la question, en raison de ses visions idéologiques. Actuellement, en Union soviétique, une « nouvelle pensée politique » reconnaît que la sécurité ne repose pas seulement sur la puissance militaire et qu’on ne peut la maintenir en termes qui signifient l’insécurité des autres. On nous dit que le triomphe mondial du socialisme n’est qu’une théorie livresque. On insiste sur la recherche en commun de solutions aux problèmes mondiaux, mais l’URSS ne peut jouer son rôle que si elle met sa maison en ordre. Sans abandonner le système, il s’agit pour elle d’éliminer la corruption et l’inefficacité.
Jusqu’ici, reconnaît Sir Geoffrey, l’immobilisme du système soviétique a bien arrangé l’Occident. Il s’agit de savoir si on peut mener une politique moins agressive et plus pragmatique qui ferait de l’Union soviétique un partenaire moins inconfortable. Il faut cependant attendre pour voir si ses dirigeants préfèrent réellement la coopération à l’affrontement. Il y a des signes favorables. Pour la première fois, l’URSS accepte des propositions de l’Otan, on élimine des armements nucléaires. Dans un avenir prévisible, ceux-ci restent essentiels à la défense de l’Europe, mais les deux superpuissances peuvent en réduire le nombre.
Il reste 90 % de l'article à lire