Dans une guerre moderne, à l’échelle mondiale et à caractère de coalition, les transports ont pris une extrême importance. Leur bonne exécution s’avère plus que jamais indispensable et elle nécessite la mise en œuvre, sur le plan interallié, d’un vaste système s’appuyant en partie sur différentes organisations nationales. L’efficacité de chacune de ces organisations conditionnant le rendement de l’ensemble, un premier devoir s’impose à chaque Nation intéressée : réaliser au mieux de ses possibilités et compte tenu des charges générales pouvant lui incomber, l’organisation qui lui est propre.

Pour nous, Français, une attention particulière semble devoir s’attacher aux réalisations à préparer, sous notre responsabilité, en territoire métropolitain. Il s’agira, en effet, dans cette zone d’insécurité, d’être prêt à tout moment à faire face, avec des moyens limités en nombre, à d’importants besoins indispensables, tant civils que militaires. Parmi ces besoins militaires, français et alliés, figureront, pour une majeure part, les transports directement liés aux opérations, dont la bonne exécution est essentielle.

Un grand intérêt s’attache donc, en matière de transports sur le territoire métropolitain français, à la question de la correcte satisfaction des besoins militaires opérationnels et, dans ce domaine, se pose un problème particulièrement délicat intéressant la Défense nationale, celui de l’emploi des ressources civiles auxquelles l’Armée, en plus de ses moyens propres, devra obligatoirement faire appel, quel que soit son degré de motorisation. Dans la présente étude, on cherchera surtout à présenter, à titre d’information, un examen complet de ce problème en se limitant aux réalisations plus complexes, parce que dépendant de diverses autorités civiles et militaires, touchant la seule « zone des communications » et en laissant de côté, malgré leur importance actuelle, les transports par voie aérienne, qui présentent des caractères très particuliers.