C’est en évaluant la menace balistique, aujourd’hui et demain, qu’on peut tirer les systèmes envisagés vers les technologies de la défense aérienne élargie et développer les armes nécessaires à l’élimination de missiles assaillants de portée 3 000 km. Voici une analyse technico-opérationnelle d’un industriel de référence.
La DAMB : une locomotive industrielle et technologique
ABM defence–an industrial and technological driving force
An evaluation of current and future ballistic threats will enable the sort of systems envisaged to be incorporated into broader air defence technologies and the development of the weapons needed to eliminate 3,000km-range attacking missiles. This article is a technical and operational analysis by an expert from industry.
La prolifération des missiles balistiques est une réalité. Le Livre blanc de 2008 en a d’ailleurs fait la seule menace militaire nouvelle. En particulier, les missiles balistiques de courte et de moyenne portée (jusqu’à 3 000 km) sont en service dans plus de vingt pays. Armes d’emploi tactique, ils ont déjà été utilisés (Iran-Irak, guerres du Golfe, Géorgie) et font dès aujourd’hui l’objet d’un effort continu d’amélioration de leurs performances (rapidité de mise en œuvre, portée augmentée, précision, capacités de pénétration renforcées, capacités de manœuvre). Ces nouvelles générations de missiles balistiques seront la menace techniquement dimensionnante à l’horizon 2020-2025 et, sans aucun doute, proliféreront sur le modèle des Scud, dans les pays qui ont une velléité de puissance régionale.
Cette menace, du fait de sa multiplication, est une capacité militaire nouvelle et doit donc être prise pleinement en considération car elle est susceptible de gêner nos déploiements, y compris navals, et donc notre liberté d’action, voire de représenter une menace pour notre territoire.
Perspectives de défense et enjeux
Pour faire face à ces menaces balistiques dont l’effet opérationnel est significativement amélioré, l’Europe ou un ensemble de pays européens ne peut envisager d’apporter des solutions de systèmes de défense qu’au travers d’évolutions des systèmes actuels de Défense aérienne élargie (DAE) ; en effet, l’Europe ne part pas de rien pour apporter une réponse de système de défense antimissiles balistiques. Tout particulièrement la France où les compétences de l’industrie française couvrent l’ensemble des éléments constituant un système de défense antimissile balistique (DAMB), tels que des systèmes radars pour réaliser l’alerte lointaine, la trajectographie, la désignation d’objectif et la conduite de tir : des systèmes de communications pour échanger les informations entre les différents capteurs, le système de commandement et de contrôle et les systèmes de missiles ; une structure de commandement et de contrôle pour gérer l’ensemble des informations, planifier les actions et donner les ordres afin d’assurer la cohérence du système global et enfin des systèmes de missiles pour réaliser l’interception du missile assaillant.
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