La perspective débattue du bouclier antimissile, de ses modalités techniques, de son efficacité et donc de son utilité défensive est, comme sa compatibilité et sa complémentarité avec la dissuasion nucléaire, un thème trop souvent réservé aux spécialistes. Elle renvoie en fait à la question de l’invulnérabilité. Comment se mettre à l’abri, hors de portée des dangers possibles ? Comment restaurer par de nouvelles couches de protection une dissuasion supposée dévaluée ? Et ajouter le bouclier au glaive. Lire la suite

  p. 1-1

Pour parler du risque dans la vie militaire, il peut être utile de convoquer Foch et Guitton, deux illustres figures de l’École militaire. Le premier a parlé avec passion de discipline intellectuelle pour justifier le risque de vouloir. Le second, de l’utilité de la confrontation à la pensée adverse pour promouvoir le risque dialec­tique qui nourrit l’action. Lire les premières lignes

  p. 5-8

Dans cette réflexion sur l’Europe et sa défense, l’auteur montre les limites combinées de la défense européenne et de l’Otan. Il rappelle, le rôle identitaire des nations en matière de défense et montre la nécessité de coopé­rations souples, ouvertes au Sud mais surtout à l’Est du continent européen comme celle d’une approche stra­tégique des puissances émergentes et de leur nécessaire contribution à la paix et à la stabilité internationale. Lire la suite

  p. 9-14

Prospective méthodique, prise en compte des invariants et des temporalités sont les outils qui permettent des transitions contrôlées. L’auteur qui les a étudiés nous rappelle leur importance à l’heure de la crise sys­témique que nous vivons.
Cette réflexion rassemble et précise les idées présentées le 25 octobre 2011, lors de l’ouverture du cycle national 20112012 de l’Institut des hautes études scientifiques et techniques (IHEST). Lire les premières lignes

  p. 15-22

Entretiens « Défense »

Le secrétaire général de l’UMP affirme sa conviction de défense, salue les forces armées et leurs engagements ainsi que la performance du tissu industriel français. Il montre comment l’actuelle majorité a conduit avec obstination l’effort de défense et se propose de le maintenir à un haut niveau dans l’avenir. Lire les premières lignes

  p. 25-26

C’est en rappelant la charge qui échoit au président de la République, chef des Armées, et en insistant sur les chan­gements stratégiques en cours que l’auteur, qui assiste en matière de défense le président du Modem, candidat à l’élection présidentielle, rappelle la place éminente des armées et des industries de défense au cœur de la nation. Lire les premières lignes

  p. 27-28

L’analyse des questions de défense que proposent les experts du Front National à la veille de l’élection prési­dentielle démontre un souci de défense autonome contre toutes les menaces affectant le territoire national, nos intérêts dans le monde et nos principes de civilisation. Elle pose une augmentation de notre effort de défense. Lire les premières lignes

  p. 29-33

Il y a quelque vingt ans je rencontrai Bernard Kouchner, occurrence heureuse qui ne se renouvela pas. Il n’était alors que french doctor ce qui, en ces temps d’élections prochaines, m’autorise à évoquer ce souvenir. Un colloque à la Sorbonne, auquel nous assistions l’un et l’autre, avait pour objet la situation du monde. Ce fut un concert de lamentations, non sur le monde mais sur la France dans ce monde. Quand le concert se tut, Kouchner, que je ne connaissais pas, se leva et, en quelques mots bien sentis, exprima l’indignation que suscitait en lui, familier de la vraie misère et des vrais malheurs, la plainte des nantis bien tranquilles qui occupaient la salle. La poignée de mains que j’échangeai avec lui, ce jour-là, fut des plus chaleureuses. Lire la suite

  p. 42-42

Défense antimissile

La problématique de la défense antimissile doit s’analyser d’abord en relation étroite avec celle de la prolifération balistique et des menaces qu’elle annonce. Ensuite, par l’effet d’éviction du club des puissances que provoquerait une abstention française. Enfin, par le moteur technologique qu’elle constitue pour les grands pays industriels. L’auteur plaide en faveur d’une prise en compte sérieuse de cette dimension dans notre défense. Lire les premières lignes

  p. 35-41

La thèse que l’auteur, expert de ces questions, défend est que pour affronter l’incertitude que provoque une prolifération nucléaire inéluctable, seule une combinaison de glaive nucléaire et de bouclier antimissile per­met la gamme des stratégies nécessaires pour éviter la guerre. Et pour l’Europe, il y a urgence à réaliser un bouclier antimissile qui lui soit propre. Lire les premières lignes

  p. 43-56

C’est en évaluant la menace balistique, aujourd’hui et demain, qu’on peut tirer les systèmes envisagés vers les technologies de la défense aérienne élargie et développer les armes nécessaires à l’élimination de missiles assaillants de portée 3 000 km. Voici une analyse technico-­opérationnelle d’un industriel de référence. Lire les premières lignes

  p. 57-61

Ce tour d’horizon de l’actuelle approche que font les États-­Unis de la défense antimissile balistique confirme l’importance des défis qu’elle doit relever : technologique, économique et stratégique. Seule une forte orga­nisation de coopération internationale est à même de prendre en charge une entreprise de cette ampleur. Lire les premières lignes

  p. 63-68

En retraçant le parcours fait par la Russie des dispositifs antimissiles depuis les temps soviétiques, l’autre montre la distinction faite à Moscou entre l’ambition globale des États-­Unis qu’elle critique et une ambition régionale à laquelle elle pourrait s’associer. Il révèle la part de gesticulation stratégique que provoque cette question débattue. Lire les premières lignes

  p. 69-73

Le programme ABM chinois, dont les différentes étapes sont rappelées par l’auteur, participe de l’investisse­ment général par la Chine de l’espace et du développement de ses programmes spatiaux. Il agit comme un moteur et une finalité pour la modernisation des capacités stratégiques et constitue un indicateur du niveau d’accord entre le Président et les autorités militaires chinoises. Lire les premières lignes

  p. 75-78

Il s’agit d’un texte connu d’un abbé de Cour du XVIIe siècle, Gabriel-Charles de Lattaignant : « Madame, on vous a dit souvent le mot, on vous a fait souvent la chose ». Il faudrait l’apprendre par cœur dans les cabinets ministériels. Prenons le mot « sécurité » : dite nationale, on lui compte 377 occurrences pour les 115 pages du Livre blanc, ce grand fatras de mots pour ne pas dire grand-chose sauf que les Américains sont des gens sympas qu’il faudra prendre garde à l’avenir de ne plus contrarier. Lire les premières lignes

  p. 62-62

Repères - Opinions - Débats

Point de situation sur le prochain rendez-vous des Européens avec l’Amérique, un an après le Sommet de Lisbonne et son concept stratégique. Le Sommet de Chicago devra statuer sur le désengagement militaire d’Afghanistan, enrayer un désengagement capacitaire des Européens et dynamiser les partenariats de l’Alliance. Lire les premières lignes

  p. 81-85

Dans la zone pachtoune de l’Afghanistan, une lutte devrait être entamée, aux côtés de la Russie et de l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC), voire de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), contre le terrorisme islamique et le trafic de drogue qui ont partie liée afin d’arracher la zone vitale du Turkestan aux influences étrangères. L’auteur complète ici ses deux précédentes livraisons. Lire les premières lignes

  p. 86-94

D’une élection à l’autre, le système politique russe doit évoluer pour prendre en compte de nouvelles réalités populaires. Elles invitent le Kremlin à affronter la corruption et à rechercher en Asie les pistes institutionnelles d’un nouvel équilibre régional qui articule de façon plus étroite ses partenaires traditionnels. Lire les premières lignes

  p. 95-101

Limitée par ses dimensions géographiques, récente par son histoire, l’Albanie est un pays qui frappe par sa singularité au sein de l’ensemble des Balkans occidentaux. La diversité et la spécificité de ses caractéristiques en font un État dont l’intérêt géostratégique attire l’attention européenne et internationale. Lire les premières lignes

  p. 102-108

Les nouvelles capacités offertes par les relais vidéo, et notamment les drones, permettent de se plonger à distance au cœur de l’action de terrain, d’apprécier avec du recul les circonstances du combat. La tentation est grande pour le responsable de l’opération de se substituer au chef tactique pour réguler le tempo de l’action. L’auteur met en garde contre cette possible dérive et rappelle la règle de subsidiarité qui passe par la délégation sereine. Lire les premières lignes

  p. 109-112

Le contexte actuel de rigueur invite à pousser encore l’économie des moyens de l’État et la polyvalence de ses instruments. La protection du territoire et de la population sont depuis toujours à la base des missions militaires. Renforcer la planification des soutiens militaires aux autorités civiles et développer pour les situa­tions de crise le contrat opérationnel des armées, voilà de vraies priorités. Lire les premières lignes

  p. 113-116

C’est à une analyse de la pertinence du rapprochement institutionnel du Maroc du Conseil de coopération du Golfe que procède l’auteur. Il montre qu’il répond à une attente stratégique et politique précise, qu’il a un coût pour le Maroc assorti de certains avantages et conclut en préconisant une approche séquencée. Lire les premières lignes

  p. 117-123

Revues - Rapports

Une précédente livraison dans la « Tribune » du 13 février 2012 portait sur les autres sessions du Forum d’Halifax. Lire les premières lignes

  p. 127-130

La période écoulée (octobre 2011 – mi-février 2012) fait apparaître au grand jour plusieurs événements phares dont la potentialité de répercussions stratégiques à court et à moyen termes est réelle. Il s’agit du programme accéléré du retrait des troupes d’intervention en Afghanistan, de la détérioration des relations américano-pakistanaises, des balbutiements de réorientation de la direction politique birmane, des questions qui se posent à la suite du décès de Kim Jong Il en Corée du Nord et de la succession par son fils Kim Jong Un, de la position de la Chine à l’égard de l’Iran dans un contexte de montée en crise diplomatique et économique en raison de l’entêtement de Téhéran à poursuivre son programme nucléaire militaire. Mais ces événements ne doivent pas occulter ceux qui se déroulent en arrières scènes telles que la perpétuation de la crise afghane et le début d’un dialogue avec les taliban, le calme apparent et illusoire dans la confrontation Chine – Asie du Sud-Est – États-Unis en mer de Chine du Sud, les relations tendues sino-japonaises, l’instabilité en péninsule coréenne et des négociations à Six enlisées sur le programme nucléaire nord-coréen. Lire les premières lignes

  p. 130-134

« L’Union européenne excelle davantage dans le rôle de puissance civile ou de puissance par la norme que dans le hard power comme le confirme la crise libyenne. Mais malgré ce qui peut apparaître comme une faiblesse, l’Europe ne manque pas d’atouts solides dans le monde d’après la crise. Il lui faut les valoriser par une mutualisation accrue des moyens, par une convergence renforcée des volontés nationales à travers une concertation plus systématique entre les grands pays et par la formulation d’une vision commune fondée sur la définition d’intérêts partagés » (1)Lire les premières lignes

  p. 134-136

La désinformation est une véritable machine de guerre qui utilise le bluff, l’intoxication ou le mensonge savamment distillé pour manipuler les esprits. Cette forme maligne de déstabilisation qui prend pour cible un individu, une entreprise, un gouvernement ou une population peut provoquer des ravages considérables et changer le cours d’un événement. Dans la 1re partie (traitée dans la RDN de juin 2011), il a été rappelé comment l’Administration de George W. Bush a mené une gigantesque opération de duperie sur la prétendue présence d’armes de destruction massive en Irak et sur les liens supposés de Saddam Hussein avec Al-Qaïda pour « vendre » aux médias et justifier à l’opinion américaine une intervention armée dans ce pays du Moyen-Orient riche en ressources pétrolières. Dans l’Europe de l’Est jusqu’à la chute du communisme, la désinformation omniprésente avait confiné les citoyens dans une société où le mensonge s’était imposé comme une vérité et la réalité était présentée comme un mensonge alimenté par les puissances hostiles du capitalisme. Après la désintégration du monde soviétique, il ne reste plus que quelques exemples de dictatures qui font de la tromperie permanente une institution immuable et maintiennent leur peuple dans un environnement de pensée unique entretenu par une clique de despotes au pouvoir. Lire les premières lignes

  p. 136-138

Les héritiers du KGB (1) Lire les premières lignes

  p. 139-140

Recensions

Bernard Lavarini : La grande muraille nucléaire du IIIe millénaire, plaidoyer pour un bouclier antimissiles européen  ; (préface de Hubert Védrine) ; 2e édition, revue et augmentée,  L’Harmattan, 2011 ; 300 pages - Claude Le Borgne

Bernard Lavarini est un militant du bouclier antimissiles. Son militantisme est techniquement bien assis. Spécialiste du laser, l’auteur a créé la première arme française de ce type et dirigé la prospective chez Thomson-CSF, Thales. C’est donc à juste titre qu’il publie à nouveau, après une consciencieuse mise à jour, l’essai paru en 2005. La mise à jour s’imposait, tant galope la science et court la politique. Lire la suite

  p. 141-142

Pierre Pascallon et Stéphane Dossé : Espace et défense  ; L’Harmattan, 2011 ; 250 pages - Claude Le Borgne

Qui aurait eu le bon goût d’accueillir, année après année, les recueils que Pierre Pascallon a consacrés à la défense se serait constitué une belle bibliothèque, ce livre est le 33e de la série. Comme à l’habitude, il s’agit des actes d’un colloque, tenu à l’Assemblée nationale le 15 novembre 2010. Le thème est d’importance, son actualité évidente, les perspectives qu’il ouvre… eschatologiques. Le plan, en trois parties, est d’une logique séduisante : militarisation de l’espace, une réalité ; arsenalisation, un projet ; gouvernance, un rêve. En bon universitaire, M. Pascallon nuance aussitôt le partage, la ligne qui sépare militarisation et arsenalisation étant floue. Lire la suite

  p. 142-143

Charles Saint-Prot : Mohammed V ou la monarchie populaire  ; Éditions du Rocher, 2011 ; 249 pages - Frédéric Rouvillois

Tout au long de l’année 2011, les commentateurs se sont demandés comment le Maroc était parvenu à échapper aux tempêtes des crises arabes. Comment le royaume chérifien a-t-il réussi, non seulement à résister à la tourmente mais à en profiter pour accélérer le processus de modernisation de l’État – lequel s’est traduit, dès le 1er juillet 2011, par l’adoption d’une nouvelle constitution, puis, le 25 novembre, par des élections législatives conformes aux critères démocratiques ? À cet égard, on ne peut se contenter de constater l’existence d’une exception marocaine : encore faut-il l’expliquer. Or, la réponse à cette énigme figure, au moins en partie, dans le dernier ouvrage du politiste et islamologue Charles Saint-Prot, Mohammed V ou la monarchie populaireLire la suite

  p. 143-144

Revue Défense Nationale - Mars 2012 - n° 748

When considering risk in the context of military life, we look to Foch and Guitton, two illustrious figures from the Ecole Militaire in Paris. The former spoke passionately about intellectual discipline to justify the risk inherent in volunteering, and the latter of the value of confrontation with an opposing line of thinking in order to promote the appreciation of risk on both sides that feeds action.

In this look at Europe and its defence, the author shows the combined limits of European defence and NATO. He reminds us of the identifying role of the nation in defence matters, and shows the need for flexible cooperation with nations to the south and, especially, the east, of the European continent. This cooperation should be the basis of a strategic approach to emerging powers to encourage them in their necessary contribution to international peace and stability. Read more

Methodical prediction, and taking into account both invariables and temporary elements, are among the tools that allow managed transition. The author has studied these themes and highlights their importance in this time of systemic crisis.

In his article, the general secretary of the UMP party confirms his commitment to defence, saluting the armed forces and their dedication, and also the performance of the materiel produced by French industry. He demonstrates the current political majority party’s (the UMP’s) continued and unflinching effort in defence matters, and its aim to continue such effort at a high level in the future.

In reminding us of the duty that falls to the President of the Republic and Chief of the armed forces, and highlighting current strategic changes, the author, defence advisor to the president of the Modem party—himself a candidate in the presidential election, reminds us of the pre-eminence of the armed forces and defence industry at the heart of the nation.

On the run-up to the presidential election, this analysis of defence issues by experts from the Front National highlights a concern for autonomy in defence against any threat to national territory, our worldwide interests or the principles of our civilisation. Furthermore, it proposes that defence effort be increased.

The issue of anti-missile defence needs first of all to be analysed together with that of ballistic missile proliferation and the threats it brings. Thereafter, the analysis should take into account the eviction from the club of major powers that a French abstention would lead to. Only then should it be seen in relation to the technological driving force it creates for the major industrialised countries. The author pleads for serious consideration of all these issues in discussion about our defence.

The author, who is an expert on this issue, proposes that to face up to the uncertainty provoked by unavoidable nuclear proliferation, only a combination of nuclear weapons and an ABM shield will give the range of strategies needed to prevent war. For Europe, there is an urgent need to have its own ABM shield.

An evaluation of current and future ballistic threats will enable the sort of systems envisaged to be incorporated into broader air defence technologies and the development of the weapons needed to eliminate 3,000km-range attacking missiles. This article is a technical and operational analysis by an expert from industry.

This review of the US approach to ABMD bears witness to the importance of the technological, economic and strategic challenges raised. Only well-organised international cooperation will be able to take on an enterprise of this magnitude.

In retracing the changes in Russian anti-missile installations since the Soviet era, the author shows the distinction made in Moscow between the worldwide ambition of the United States so criticised by Russia, and the latter’s clear regional ambitions. He reveals just how much strategic gesticulation is generated by this well-worn debate.

The author brings us up to date on progress of the Chinese ABM programme, which forms part of China’s broader investment in space and the development of its space programmes. It is both a driving force and a goal of the modernisation of the country’s strategic capability, and, furthermore, an indicator of the degree of agreement between the President and the Chinese military authorities.

Opinions and Viewpoints

The author briefs us on the next meeting between Europeans and the United States, just a year after the Lisbon Summit and its strategic concept. The Chicago Summit should give clear directions on the withdrawal from Afghanistan, put a check on reductions in European capability and give new life to Alliance partnerships.

In the two previous articles of January and February 2012, the author emphasised the need for ISAF, and French forces in particular, to leave the increasingly uncontrollable Pashtun region of Afghanistan and, moreover, to consider a withdrawal towards the northern region of the country and, more generally, Central Asia. A new fight needs to be undertaken across the entire territory, alongside Russia and the CSTO, possibly with the Shanghai Cooperation Organisation as well, against Islamic terrorism and drug trafficking in order to save the vital area of Turkistan from foreign influence.

As it moves from election to election, the Russian political system has to take into account new realities among its population. They call upon the Kremlin to counter corruption and to look across Asia for new institutions that will maintain a regional balance and keep Russia’s traditional partners closely on-side.

Albania is notable among western Balkan nations, by virtue of its limited size and its relatively short history. Its diverse yet individual characteristics make it a state of geostrategic interest that is attracting European and international attention.

The new facilities offered by video links, notably related to drones, allow commanders to see remotely the action on the ground, and at the same time make their appreciation of events unworried by the proximity of combat itself. There is however a strong temptation for the same commander to over-rule the tactical leader on the ground, in order to regulate the tempo of that action. The author warns against this possible drift in responsibility and reminds us of the authority and responsibility that must exist in a chain of delegation.

The current financial climate is forcing the state to economise more and more, and to look for multiple uses for its instruments. Protection of the homeland and its population has always been one of the fundamental tasks of armed forces. The real priority now should be to improve the planning of military support to the civil power and to devise an operational contract for the forces for crisis situations.

The author presents his analysis of the relevance of Morocco’s rapprochement to the Gulf Cooperation Council. He shows how this move reflects a specific strategic and political expectation yet will not be without cost for Morocco among the many advantages to be enjoyed. He concludes with an outline of how it should be done.

Book reviews

Bernard Lavarini : La grande muraille nucléaire du IIIe millénaire, plaidoyer pour un bouclier antimissiles européen  ; (préface de Hubert Védrine) ; 2e édition, revue et augmentée,  L’Harmattan, 2011 ; 300 pages - Claude Le Borgne

Pierre Pascallon et Stéphane Dossé : Espace et défense  ; L’Harmattan, 2011 ; 250 pages - Claude Le Borgne

Charles Saint-Prot : Mohammed V ou la monarchie populaire  ; Éditions du Rocher, 2011 ; 249 pages - Frédéric Rouvillois

Revue Défense Nationale - Mars 2012 - n° 748

La perspective débattue du bouclier antimissile, de ses modalités techniques, de son efficacité et donc de son utilité défensive est, comme sa compatibilité et sa complémentarité avec la dissuasion nucléaire, un thème trop souvent réservé aux spécialistes. Elle renvoie en fait à la question de l’invulnérabilité. Comment se mettre à l’abri, hors de portée des dangers possibles ? Comment restaurer par de nouvelles couches de protection une dissuasion supposée dévaluée ? Et ajouter le bouclier au glaive.

Abordée sous l’angle technique et opérationnel, la question du bouclier antimissile n’apporte pas de vraie réponse car la cuirasse absolue n’existe pas. Traitée par la dialectique de la guerre froide, elle part d’une conjecture improbable pour ignorer la réalité des actuelles menaces trans et infra-étatiques. Comptabilisée par son coût financier, elle trouve sa réponse immédiate dans l’austérité budgétaire exigée. Voilà qui explique l’hésitation qui caractérise ce projet. Constatons aussi que la salve balistique redoutée est moins une préoccupation européenne qu’une ancienne obsession américaine que l’Otan a intégrée.

Reste les questions clés sous-jacentes, celle de la souveraineté technologique et celle du rang. Et celles-là exigent que champions français et européens fassent valoir leurs savoirs scientifiques et leurs capacités techniques dans les projets débattus au prochain Sommet de Chicago. La haute technologie comme marqueur d’excellence, ambition collective et réservoir de progrès et de croissance, c’est bien une réalité centrale qui régule la compétition mondiale et oriente les marchés d’exportation. Là est sans doute le vrai nœud stratégique de la défense antimissile plus que la menace iranienne ou nord-coréenne qui lui sert aujourd’hui de paravent. Et pour aborder la complexité d’un dossier qui divise les experts, il faut réfléchir plus avant à l’émancipation stratégique européenne, tant en matière de programme intégré de défense collective qu’en matière d’analyse des risques qu’encourent nos pays. Évitons d’enrôler une nouvelle fois les Européens dans une manœuvre qui ne les concerne pas au premier chef et qui va les éloigner un peu plus de leurs responsabilités stratégiques. Car ce n’est sans doute pas dans le domaine balistique que se trouvent les premières vulnérabilités des démocraties européennes. Et ce n’est pas le mode balistique qui porte préférentiellement les capacités offensives décisives des perturbateurs décidés, étatiques ou non.

La promotion de leurs technologies souveraines, la préservation de leur base industrielle de défense sont des exigences stratégiques pour les Européens. La protection contre les coups faciles, la sûreté de nos systèmes critiques sont des exigences pratiques d’aménagement de nos territoires. Les combiner au mieux dans une période d’investissements contraints est une responsabilité partagée par les États, les industriels de la défense et les états-majors.

Voilà un vrai thème de réflexion en cette période électorale qui offre aux équipes politiques une occasion d’évoquer leurs convictions de défense, comme dans ce numéro. ♦

Jean Dufourcq

Revue Défense Nationale - Mars 2012 - n° 748

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