Diplomatique - Les travaux de Lancaster House - Le partage de la Palestine - En Europe centrale et sud-orientale
Les ministres des Affaires étrangères des quatre grandes puissances se sont réunis à Londres le 25 novembre 1947, en vue de discuter et, si possible, de résoudre les problèmes que soulève le rétablissement de la paix avec l’Autriche et avec l’Allemagne. À l’heure où nous écrivons, on se trouve en présence d’une discussion très large et un peu confuse ; quant aux perspectives de solution, loin de se préciser, on a l’impression qu’elles s’éloignent de jour en jour.
À la veille de s’embarquer pour Londres, le secrétaire d’État américain, M. Marshall, avait prononcé à Chicago un discours, où il indiquait nettement l’esprit dans lequel il se proposait d’aborder l’examen des questions soumises au Conseil des Quatre. De ce discours, on a surtout retenu la partie polémique et la réponse faite par le chef du département d’État aux critiques passionnées et systématiques que Moscou ne cesse de diriger contre la politique américaine. Mais on trouve aussi dans le discours de Chicago des éléments constructifs qui marquent le souci de parvenir à un règlement pacifique et de sortir le plus tôt possible « de l’impasse tragique où s’attardent dangereusement l’Europe et le monde ».
La tâche des quatre ministres s’est révélée, dès le début, d’autant plus difficile que leurs suppléants, chargés de la préparer, n’avaient pu se mettre d’accord sur aucun point important du programme. Au lieu d’un rapport commun, on se trouvait donc en présence de quatre rapports différents, respectivement adressés par chaque suppléant à son chef. Le désaccord était flagrant entre les puissances occidentales et l’Union soviétique en ce qui concerne l’ordre de discussion des matières inscrites au programme ; les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France demandaient la priorité pour le traité de paix avec l’Autriche, tandis que le Gouvernement de Moscou insistait pour qu’on abordât en premier lieu le problème allemand. Ce n’est point simple question de procédure : à Paris, comme à Londres et à Washington, on voudrait mettre au plus tôt l’Autriche en mesure de se réorganiser et la libérer d’une occupation qui risque d’entraîner de graves conséquences ; cette occupation, au contraire, l’Union soviétique semble trouver intérêt à la prolonger.
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