Économique - La baisse sur les marchés commerciaux américains
La baisse des cours sur les marchés commerciaux des États-Unis, dans les premiers jours de février 1949, a remis au premier plan de l’actualité la question de la crise. Depuis la fin des hostilités, l’opinion publique, surtout aux États-Unis, convaincue que l’histoire (économique) va toujours se répétant, redoute une crise, une fois satisfaits les besoins les plus urgents de la période d’après-guerre. On ne sait d’ailleurs pas trop s’il faut s’attendre à une crise du type de celle de 1920, relativement brève, ou du type de celle de 1929, c’est-à-dire à une crise mineure ou à une great depression, susceptible de provoquer un ralentissement de l’activité économique durant une décade.
Il semble raisonnable, en l’état actuel des choses, de s’attendre seulement à une crise mineure du type de celle de 1920. Nous sommes loin, en effet, de la situation de 1929. Rappelons-nous que lors du krach de Wall Street en 1929 il y avait déjà longtemps que les prix agricoles avaient cessé de monter : depuis 1925 les pays européens avaient rétabli leur production agricole et les excédents de stocks avaient commencé à s’accumuler dans les pays d’outre-mer, et notamment dans les pays du Nouveau Monde. Si l’on peut admettre que l’année 1948 a vu, pour quelques pays européens, se dérouler de notables progrès dans le domaine de la production agricole, on ne peut affirmer que le niveau mondial d’avant-guerre est d’ores et déjà atteint. A fortiori la situation statistique des stocks est-elle loin de pouvoir être comparée à celle de 1929.
Dans le domaine de la production industrielle, le même raisonnement peut être fait a fortiori. La destruction de capital au cours du second conflit mondial a été considérable. Elle a résulté, non seulement des destructions violentes par faits de guerre, mais de l’amortissement insuffisant effectué par des économies en état de suremploi, et de l’obsolescence résultant de la rapidité du progrès technique au cours des hostilités. Les besoins à satisfaire à ce titre dans le monde sont très importants, et seule une faible partie peut être considérée comme couverte à l’heure actuelle.
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