À cause de l’intérêt exceptionnel présenté par le débat budgétaire et l’exercice Verity, notre dernière chronique avait dû négliger des événements importants : organisation du Haut Commandement, opérations d’Indochine, reconstitution du tonnage marchand, etc., qui ont marqué l’activité maritime depuis la fin du mois de juin. Le lecteur voudra bien nous excuser d’en joindre aujourd’hui la synthèse sommaire à celle des événements les plus récents.

Faisant suite au décret du 14 mai 1949 qui avait organisé la défense du groupe des territoires de l’océan Indien, un décret du 29 juin, publié au Journal officiel du 2 juillet, a nommé le vice-amiral Auboyneau commandant interarmées de ce groupe de territoires. On se souvient qu’un décret du 31 décembre 1948 avait créé, pareillement, un commandement interarmées de l’Afrique centrale. La situation géographique particulière de Madagascar, de La Réunion et de la Côte des Somalis justifiait que le nouveau commandement créé par le décret du 29 juin échût à un officier général de l’armée de mer. Au reste, si les bases maritimes de Diégo-Suarez et de Djibouti, comme celle de Dakar, « dépendent du commandant interarmées pour le maintien de l’ordre et la défense du territoire », elles « continuent à relever du Haut Commandement maritime pour toutes les autres questions ». Ainsi prend peu à peu figure l’organisation défensive de l’Union française.

Du côté du Viet-Minh, sous la double forme du terrorisme et de la guérilla, comme du côté des forces franco-vietnamiennes, les opérations d’Indochine ont été très actives au cours des mois de juillet et d’août. Seule, la surveillance maritime a été sans histoire, soit que le trafic de contrebande – d’ailleurs fort diminué par les pertes subies – emprunte de plus en plus la voie de terre, soit qu’il se fasse par le moyen de petites embarcations circulant de nuit à toucher le littoral, hors de portée de nos patrouilles.