Souvenirs d’un demi-siècle
Ces souvenirs d’un demi-siècle, qui, selon la volonté de leur auteur, membre de l’Académie française, étaient restés longtemps enfermés dans une cassette soigneusement scellée, figureront parmi les documents les plus importants de l’histoire de la Restauration et du second Empire. Ils sont dus à un observateur d’une classe exceptionnelle, doublé d’un styliste incisif et qu’on a pu, parfois, comparer à Saint-Simon.
La carrière de ce riche amateur, qui fut un des meilleurs enquêteurs, nous dirions aujourd’hui reporters, de son époque, et qui étudia avec passion les différents aspects de la vie sociale de la France et de Paris, fut animée entièrement par l’amour de la liberté et le libéralisme. On n’attendra donc de lui aucune indulgence pour les personnalités royales ou impériales qui se succédèrent dans nos palais nationaux. Maxime du Camp a, en outre, le goût du petit détail, la passion de l’information précise, voire du ragot ; sa curiosité est souvent indiscrète et pimentée. Mais, quand il s’agit des prodromes de la guerre de 1870 et de l’effondrement du second Empire, son regard aigu en discerne les causes profondes ; son texte est celui d’un authentique historien.