Les ondes et les hommes. Histoire de la radio
L’auteur, ancien officier de Marine, s’est occupé de radio dès le début de sa carrière. Il est donc qualifié pour présenter un historique des faits et des hommes qui ont amené la radio au point où elle se trouve actuellement. Rendant hommage aux savants et aux ingénieurs, il montre la lutte entre les différents pays pour s’assurer une place prépondérante dans l’utilisation des ondes. En France, au début, la radio fut étudiée par l’armée – et le général Ferrié en fut le grand animateur – mais que de progrès depuis les postes à galène, alternateurs musicaux : ondes entretenues, alternateurs à haute fréquence, hétérodyne, lampes à trois électrodes, circuit à réaction et enfin utilisation de la triode comme émetteur.
Pendant la guerre de 1914-1918, les Alliés arrivent à rattraper l’avance allemande qui met l’Angleterre en péril. Les radiogoniomètres et la réception sous-marine à laquelle le nom de de Broglie est attaché permettent aux Alliés de neutraliser les attaques allemandes. Après la guerre, les découvertes s’accélèrent, les liaisons intercontinentales sont réalisées par-dessus l’océan : deux compagnies françaises, la Compagnie générale de TSF (CSF) et la Société française radio-électrique (SFR) sont les principaux artisans du réseau d’empire. La téléphonie sans fil apparaît, utilisant les ondes entretenues très courtes. Bientôt les liaisons unilatérales, seules possibles au début, deviennent bilatérales et la téléphonie sans fil est ouverte au public.
Raymond Braillard et Robert B. Goldschmidt avaient, dès 1914, pressenti la radiodiffusion qui nécessite les hautes fréquences. Les compagnies françaises et étrangères utilisent sans discipline ondes longues, ondes moyennes et ondes courtes ; aussi faut-il bientôt partager les bandes entre les différents pays. Une remarque sur une perturbation d’audition met sur la voie du radar qui nécessite l’emploi d’ondes très courtes, de tops brefs et de magnétrons à impulsion. L’organisation de réceptions, mise au point en Angleterre, permet la victoire sur l’aviation allemande pourtant plus nombreuse. En France, pendant l’Occupation, le lieutenant-colonel Labat nous fait rattraper le temps perdu. La coopération anglo-américaine, aidée des apports français, permet d’orienter un avion d’interception, puis de diriger les attaques alliées et d’obtenir des précisions d’objectif en pleine nuit. Sur mer, l’utilisation du radar a permis les succès alliés, tels que ceux de Lépante, du Bismark (intercepté et coulé les 26-27 mai 1941), de la bataille de Leyte (23-26 octobre 1944) et de la lutte contre les sous-marins.
M. Maurice Guierre nous présente avec méthode et compétence toutes ces inventions. Le style est clair, et alerte. Cet intéressant ouvrage, à la portée de tous, mériterait une place dans toutes les bibliothèques de garnisons, et privées. ♦