Les hauts et les bas de l'aviation tactique
Dans le concours qu’elle prête au combattant terrestre, en appui direct aux unités engagées dans la lutte, ou en appui indirect par son action sur les transports adverses de renforts et de ravitaillement, l’aviation tactique ne pouvait échapper à la règle qui oppose les bouleversements rapides de la tactique, tous les dix ans a-t-on dit, à la pérennité des principes stratégiques. Ses hauts et ses bas peuvent d’autant moins passer inaperçus qu’on lui demande davantage. Toute puissante au lendemain de la deuxième guerre mondiale, elle n’a pu enlever la décision en Corée au profit du seul des camps qui s’en était réservé l’usage ; elle n’a pas empêché davantage, en Indochine, la défaite du seul possesseur d’avions. Mais l’entrée en service des armes atomiques tactiques semble bien lui réserver à nouveau le premier rôle.
Le déclin de l’aviation tactique : la Corée et l’Indochine
Aucune arme n’a terminé la deuxième guerre mondiale sur des succès comparables à ceux qu’y remporta l’aviation tactique. En appui direct, elle écrasait sous les bombes-fusées de ses chasseurs les Panzerdivisionen en Normandie comme dans l’Ardenne. En appui indirect, elle finissait par réussir à tout coup, jusqu’à la bataille de la Ruhr inclusivement, les « encagements » qui interdisaient l’envoi des secours dans le secteur de l’attaque.
Les événements de juin-juillet 1950 confirmèrent d’abord les enseignements de la deuxième guerre mondiale : une fois balayée l’armée sudiste, l’aviation tactique, en appui direct des maigres effectifs américains disponibles lancés dans la mêlée, arrêta les chars devant une infanterie déçue par les faiblesses de ses premiers bazookas ; elle remplaça l’artillerie absente pour la contre-batterie.
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