Juin 1956 - n° 137

À la suite des déceptions de la guerre de Corée, le général Eisenhower a promulgué un « Code de Guerre du Soldat Américain ». Notre dessein n’est pas d’en entamer l’étude ou la critique. Laissant à d’autres le soin d’élaborer un code analogue, valable pour le soldat français, je retiendrai seulement de ce texte qu’un idéal — une foi ! — est nécessaire pour que le combattant accepte sans arrière-pensée de risquer sa vie. Le culte de la patrie, ou, à défaut, le culte de l’honneur militaire, même sous sa forme rudimentaire de l’esprit de corps (je songe à notre magnifique Légion Étrangère), engendrent ces miraculeuses vertus grâce auxquelles des milliers d’hommes, qui sont loin d’être tous des héros ou des saints, se précipitent au-devant de la souffrance et de la mort. Un combattant, s’il est persuadé qu’il défend une cause injuste, ou qu’il collabore à des actions déshonorantes, perd son efficacité ; car une telle conviction ruine en lui le sens de la discipline, et d’autant plus vite que son niveau moral est plus élevé. Lire les premières lignes

  p. 671-685

Sur le plan national comme sur le plan international, les dirigeants actuels du Cambodge sont en train de donner un lustre nouveau au vieux peuple Khmer. Ce n’est pas sans étonnement que les Français, qui ont connu ce pays autour des années 1950, constatent cette ascension. Pendant cette période, une instabilité gouvernementale due à des dissensions internes, souvent violentes, et à une insécurité grandissante sur les frontières et dans les provinces intérieures, laissaient prévoir une anarchie généralisée, mauvais présage pour l’avenir. Lire les premières lignes

  p. 686-699
  p. 700-711

Le Traité de l’Atlantique Nord crée une force armée internationale composée d’éléments nationaux des armées de terre, de l’air et de la marine. Mais, si l’on excepte ce qu’il est convenu d’appeler l’infrastructure — aérodromes, pipelines, circuits fixes de télécommunications, etc… — les éléments nationaux constituant la force armée de l’O.T.A.N. sont équipés et dotés en matériel par leur propre gouvernement qui en assure le support logistique, la responsabilité des commandements O.T.A.N. étant seulement opérationnelle. Lire les premières lignes

  p. 712-720

Est-il entreprise plus difficile que de vouloir définir la forme de la guerre future ? Bien des esprits téméraires se sont risqués à faire, sur un tel sujet, des prévisions et des anticipations que, dans le passé, la réalité a souvent démenties. C’est en toute connaissance du caractère aventuré de toute prophétie que ces lignes sont écrites. Mais, pour préparer la guerre et mieux si possible pour l’éviter, il est indispensable de l’imaginer, de la vivre bien avant qu’elle n’éclate ; c’est la seule justification de cet article (voir « La Guerre dans le milieu social », Revue de Défense Nationale, mai 1956). Lire les premières lignes

  p. 721-734

Mao, à notre connaissance, ne cite pas Clausewitz. Mais il a pu méditer ses idées, à travers Lénine qui, contrairement à Staline, rend à l’auteur « De la guerre » un déférent hommage. Lire les premières lignes

  p. 735-744

Dans le concours qu’elle prête au combattant terrestre, en appui direct aux unités engagées dans la lutte, ou en appui indirect par son action sur les transports adverses de renforts et de ravitaillement, l’aviation tactique ne pouvait échapper à la règle qui oppose les bouleversements rapides de la tactique, tous les dix ans a-t-on dit, à la pérennité des principes stratégiques. Ses hauts et ses bas peuvent d’autant moins passer inaperçus qu’on lui demande davantage. Toute puissante au lendemain de la deuxième guerre mondiale, elle n’a pu enlever la décision en Corée au profit du seul des camps qui s’en était réservé l’usage ; elle n’a pas empêché davantage, en Indochine, la défaite du seul possesseur d’avions. Mais l’entrée en service des armes atomiques tactiques semble bien lui réserver à nouveau le premier rôle. Lire les premières lignes

  p. 745-759

Si l’on jette les yeux sur la carte politique d’Europe de 1939, on constate que les frontières maritimes soviétiques sur la Baltique se limitaient alors à une courte bande côtière sur le Golfe de Finlande, entre l’embouchure de la Rajajoki, à la frontière finlandaise et l’embouchure de la Narova, à la frontière estonienne : au total, moins de 160 km. de façade maritime. Mais si l’on se penche sur la carte de 1945, on s’aperçoit que les rivages de la Baltique contrôlés par l’U.R.S.S. commencent à Tornea, au fond du golfe de Bothnie, pour aboutir à l’embouchure de la Trave, au fond de la Baie de Lübeck, à moins de 65 km au sud du canal de Kiel : au total plus de 3.000 km. Au début de la seconde guerre mondiale, les riverains de la Mer Baltique comptaient dix États souverains ; actuellement trois seulement restent en présence : le Danemark, la Suède et l’U.R.S.S. Les sept autres ont été absorbés, neutralisés, ou occupés par l’Union Soviétique. Lire les premières lignes

  p. 760-776

Alors la République fédérale d’Allemagne (RFA) vient d'intégrer l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord le 5 mai 1956, l’auteur indique les problèmes qui se posent à l’Otan, les suggestions qui sont faites pour y apporter une solution et les mesures qui, selon lui, seraient les plus propres à adapter l’Otan au milieu international. Lire les premières lignes

  p. 777-782
  p. 783-789

Chroniques

  p. 790-793
  p. 793-798

Les chasseurs actuellement réalisés en série sont tous dotés de turboréacteurs auxquels la postcombustion fournit un appoint sensible de poussée, mais au prix d’une très forte consommation. C’est ainsi que l’industrie aéronautique américaine a réalisé le chasseur F-100 qui dépasse nettement la vitesse de Mach 1, mais pèse plus de 14 tonnes au décollage. Lire la suite

  p. 799-801
  p. 801-805
  p. 805-808

Bibliographie

William Willis : Le Chant du Pacifique  ; Éditions Amiot-Dumont, 1956 ; 212 pages - R. Bt.

L’auteur a accompli un exploit unique. Après avoir construit de ses mains un radeau constitué de sept troncs de balsa assemblés, il accomplit seul, à la voile, la traversée du Pacifique, de Callao (Pérou) aux îles Samoa. Ainsi, en 115 jours de navigation solitaire, ayant subi les pires épreuves, il franchit 6 700 milles suivant un itinéraire rigoureusement déterminé à l’avance. Lire la suite

  p. 809-809

François-Albert Viallet : L’Univers personnel de Teilhard de Chardin  ; Éditions Amiot-Dumont, 1955 ; 278 pages - R. Bt.

La mort récente du père Teilhard de Chardin a attiré l’attention sur sa prodigieuse aventure spirituelle. Depuis de nombreuses années, savants, philosophes et théologiens suivaient passionnément – mais fragmentairement et difficilement – ses travaux et l’évolution de sa pensée. Géologue et paléontologiste, sa compétence était universellement admise. Théologien, rigoureusement soumis à la discipline catholique (il appartenait à la Compagnie de Jésus) ses œuvres n’étaient pas admises à la publication. Ainsi sa pensée s’est exprimée, durant cinquante années, dans des revues diverses difficiles à rassembler, et dans une trentaine d’ouvrages dont un seul (le Phénomène humain) vient de paraître. La nécessité de donner un panorama de l’évolution de sa pensée s’imposait. La publication du livre de François-Albert Viallet est donc d’une importance indiscutable. Il faut ajouter que le père de Chardin et l’auteur ont été en relations amicales durant neuf années et que le savant a apporté, de différentes manières, son concours à l’élaboration de cet ouvrage. Ceci permet de présumer que la pensée du théologien est ici fidèlement rapportée. Lire la suite

  p. 809-810

François Pietri : Napoléon et le Parlement ou la Dictature enchaînée  ; Éditions Arthème, 1955 ; 342 pages - R. Bt.

L’auteur s’élève contre le prétendu absolutisme de Napoléon. Étudiant l’histoire du Consulat et de l’Empire sous l’angle particulier des relations du Chef de l’État avec les Chambres, il montre que l’action de celles-ci a toujours été l’élément gouvernemental dominant. Il souligne les scrupules constants, à l’endroit de la légalité, que n’a jamais cessé de manifester le Premier Consul comme l’Empereur : devant une opposition toujours vigoureuse, manifestant une sorte de hantise de la loi écrite, il a joué jusqu’au bout la règle du jeu parlementaire. Aucune époque historique d’ailleurs ne donne l’exemple d’un « travail » législatif aussi dense que celui qui résulte de la collaboration directe, dans l’indépendance des esprits et des caractères, de Napoléon et des Chambres issues de la Constitution de l’an VIII. Lire la suite

  p. 811-811

John W. Wheeler-Bennet : Le drame de l’Armée allemande  ; Éditions Gallimard, 1955 ; 590 pages - R. Bt.

L’auteur se défend d’avoir écrit une histoire de l’Armée allemande de 1918 à 1945. Son propos était de montrer le rôle, durant cette période, de l’Armée allemande dans la politique. Aussi s’efforce-t-il « de dire comment l’Armée allemande a survécu aux circonstances les plus désastreuses qu’elle ait jamais connues : la défaite de novembre 1918 ; comment, ayant survécu, elle se mit à dominer la politique de la République allemande ; comment, par son retrait même de l’arène politique, elle exerça une surprenante et puissante influence, et n’hésita pas – gardons-nous de l’oublier – à collaborer avec l’Union soviétique ; enfin comment, quand elle commit l’erreur de descendre dans l’arène et de prendre part à la politique au lieu de la dominer ; alors commença pour elle un déclin qui ne prit fin qu’avec la plus cruelle des défaites militaires, politiques, spirituelles. » Lire la suite

  p. 811-811

René Chambe : Au temps des carabines  ; Éditions Flammarion, 1955 ; 231 pages - R. Bt.

Nous sommes aux temps fabuleux de l’aviation de guerre, c’est-à-dire en 1915, en Champagne. Un grand paladin de l’air, le chef d’escadrons de Rose crée la première escadrille « de chasse ». Il s’agit de porter nos Morane Parasol à la rencontre des avions ennemis afin de les abattre à coups de carabines. C’est une véritable épopée où l’on voit les ennemis se rapprocher et s’abattre, à bout portant, comme en champ clos. C’est un chapitre qui manquait à l’histoire de l’aviation et que le général Chambe a écrit avec tout son talent. ♦

  p. 811-811

Egon Larsen : 12 hommes qui ont changé notre vie  ; Éditions Pierre Horay, 1955 ; 252 pages - R. Bt.

Il faut citer ces douze noms. Ce sont : Bell, Edison, Lumière, Dunlop, Diesel, Marconi, Wright, Ford, Rutherford, Baird, Whittle, Watt. Le récit de chacune de leur vie est l’aventure la plus passionnante que l’on puisse imaginer. ♦

  p. 812-812

Charles Foley : Commandos extraordinaires  ; Éditions France-Empire, 1955 ; 318 pages - R. Bt.

L’auteur nous fait assister à la naissance, puis au développement de la technique des commandos en Allemagne. Le personnage central, personnage hors-série, est Otto Skorzency. Par lui nous avons le récit d’exploits bouleversants d’audace : la délivrance de Mussolini, l’enlèvement du fils de l’amiral Horthy, la mobilisation du quartier général allié au moment de l’offensive des Ardennes. ♦

  p. 812-812

Hermann Oberth : Les Hommes dans l’Espace  ; Éditions Amiot-Dumont, 1955 ; 221 pages - R. Bt.

Le professeur Oberth, né en Autriche, est probablement le savant qui a fait faire le plus de progrès à la technique des fusées. Dès 1923, il avait une renommée mondiale. Après la guerre, en compagnie de Werner von Braum, il se livra en Amérique à des études très poussées sur la navigation dans l’espace. Lire la suite

  p. 812-812

Karl Bartz : Quand le ciel était en feu  ; Éditions Corréa, 1955 ; 379 pages - R. Bt.

Sous ce titre c’est l’histoire de la Luftwaffe que nous présente Karl Bartz. Complète, bien documentée, mais particulièrement subjective, elle reflète surtout les opinions de l’auteur. L’idée maîtresse (dont nous connaissons l’antienne) est que les Alliés « ont perdu une bataille gagnée » en prolongeant les bombardements. ♦

  p. 812-812

Hugh Popham : Vol de mer  ; Éditions Amiot-Dumont, 1955 ; 198 pages - R. Bt.

Toutes les histoires de guerre ne sont pas héroïques. Il est des pilotes qui ont fait tout leur devoir et que les circonstances ont, le plus souvent, éloigné des combats. C’est le cas de Hugh Popham qui nous conte sa vie dans l’Aéronavale britannique. Récit plein d’intérêt et agréable à lire. ♦

  p. 812-812

Harry S. Truman : Mémoires. T I : L’Amérique continue, 1945 et T. II : De Postdam à Hiroshima, 1945-1946  ; Éditions Plon, 1955 ; 337 et 92 pages - R. Bt.

Le premier livre des Mémoires du Président Truman couvre les trois premiers mois de sa fonction, du 12 avril 1945, date à laquelle il succède à Franklin D. Roosevelt, au mois de juillet, qui vit s’ouvrir la Conférence de Potsdam. Cette période, une des plus denses de la guerre, l’obligea à prendre d’écrasantes responsabilités. Lire la suite

  p. 812-813

Paul Duclos : Le Vatican et la Seconde Guerre mondiale  ; Éditions A. Pedone, 1955 ; 254 pages - R. Bt.

Il est peu de questions qui aient soulevé d’aussi âpres controverses. L’auteur a estimé nécessaire de faire une « synthèse provisoire » sous forme d’un exposé objectif de la position prise par le Vatican de 1989 à 1945. Lire la suite

  p. 813-813

Angelos Angelopoulos : L’Atome unira-t-il le monde ?   ; Éditions Pichon et Durand Auzias, 1956 ; 216 pages - R. Bt.

L’accession de l’atome à la vie industrielle pose des problèmes économiques, sociaux et politiques. Dès maintenant, en effet, on peut prévoir que l’atome détrônera les autres sources énergétiques, en voie d’épuisement. Poursuivant son développement, l’énergie atomique semble pouvoir être l’agent d’une nouvelle répartition de la richesse dans le monde et, par suite, intervenir dans le règlement des grands problèmes démocratiques. Il est même possible d’envisager ses répercussions sur le capitalisme industriel ; à ce titre sera-t-elle un facteur de rapprochement du capitalisme et du communisme ? À la vérité, l’atome imposera la coexistence pacifique des deux blocs antagonistes et, à la limite de l’anticipation, on peut espérer qu’il sera l’élément d’unification du monde. Telles sont les thèses soutenues par l’auteur. ♦

  p. 814-814

Pierre Frederix : Une porte s’ouvre sur la Chine  ; Éditions Hachette, 1955 ; 251 pages - R. Bt.

Cette porte est ouverte d’une manière fort attrayante par le truchement d’un reportage Ainsi le périple du voyageur nous fait connaître Hong-Kong, puis Pékin, Mukden, Shanghaï, Chungking, Hankéou puis Pékin encore. L’auteur n’expose que ce qu’il a vu et entendu. Il en parle simplement, objectivement et son témoignage a le ton de la vérité. Il aborde parfois des questions d’ordre général : le problème agraire, le sort de la bourgeoisie nationale, les femmes démocratiques, les réformes linguistiques, etc. Sa conclusion, il la tire d’une des phrases de la Constitution : « L’État substitue graduellement à la propriété capitaliste la propriété du peuple entier. » La caractéristique de la révolution encore en cours est, dit-il, qu’elle se prétend « graduelle » et prudente. Ce jugement modéré n’exclut pas l’atmosphère de nostalgie qui règne sur le livre chaque fois qu’un fait lui permet de constater la xénophobie et la volonté d’éliminer tout ce qui représente l’Occident. ♦

  p. 814-814

Vercors : Les divagations d’un Français en Chine  ; Éditions Albin Michel, 1956 ; 300 pages - R. Bt.

L’auteur tient à préciser qu’il ne veut pas donner au récit de son voyage le ton d’une enquête. Il l’écrit pour son plaisir et la chose est apparente. Le ton est simple, plein de bonhomie. C’est celui d’un touriste, heureux de découvrir un pays nouveau et manifestant ses joies diverses. Cette attitude a pour conséquence de donner un certain caractère superficiel et naïf à l’examen. L’auteur, de plus, ne cache pas ses sympathies pour le régime, sympathies où il puise, chemin faisant, une touchante indulgence. Quoi qu’il en soit, ce qui marque ces « divagations » c’est l’attrait passionné qu’il manifeste pour le côté humain et l’effort toujours tendu vers plus de contacts directs, plus de compréhension. Ouvrage agréable à lire et dont le pittoresque est relevé par des illustrations au trait, de l’auteur, d’une exquise et précise qualité. ♦

  p. 814-814

Arthur Koestler : Hiéroglyhes  ; Éditions Calmann-Lévy, 1955 ; 528 pages - R. Bt.

L’auteur du roman célèbre Le Zéro et l’Infini fait ici son autobiographie pour la partie de son existence qui s’étend de son entrée dans le Parti communiste (1931) jusqu’à son établissement en Angleterre (1940). Cet ouvrage est écrit avec une sincérité indiscutable, sincérité appuyée sur une aptitude exceptionnelle à l’analyse intime. Nous vivons le déroulement du drame d’une conscience, depuis les enthousiasmes du début jusqu’à la rupture, en passant par les premières inquiétudes, les doutes, la perte de confiance, l’ébranlement de la foi. En même temps, les différents avatars de Kœstler sont pour nous l’occasion d’informations précieuses. C’est ainsi qu’une mission accomplie en URSS nous ouvre des aperçus édifiants sur la vie sociale au Caucase, dans le Turkestan, à Bokhara, à Samarkand. À Paris nous pénétrons dans les dessous de la clandestinité des cellules. Le récit de l’incarcération de l’auteur, condamne à mort en Espagne, comporte l’analyse d’une certaine « névrose de l’anxiété » dont une des formes est « l’enchantement » qu’il éprouvait en résolvant des problèmes de géométrie descriptive, dans la pleine conscience de sa situation désespérée. Lire la suite

  p. 815-815

Albert Hochheimer : Le Roman des grands fleuves  ; Éditions Robert Laffont, 1955 ; 313 pages - R. Bt.

Les fleuves, lorsque leurs bords étaient accueillants aux hommes, furent des creusets de civilisation. Tels furent le Tigre, l’Euphrate et le Nil dans l’Antiquité, le Rhin et le Danube à l’ère romaine, le Yang Tsé Kiang durant les trente siècles de l’histoire chinoise. Plus près de nous dans le temps, le Mississippi est devenu le berceau de la jeune puissance américaine. Ailleurs, défavorisés par le climat, le Congo et l’Amazone rassemblent une humanité primitive en évolution. Chaque fleuve est ainsi un univers particulier, pétri de passé, riche de souvenirs et plein de promesses d’avenir. Lire la suite

  p. 815-815

Pierre Lyautey : Lyautey l’Africain. Textes et lettres. Vol III : 1915-1918   ; Éditions Plon, 1956 ; 355 pages - R. Bt.

Ce troisième volume couvre les années 1915, 1916, 1917 et 1918. Il est d’une actualité saisissante. On y voit Lyautey, dans les conjonctures difficiles de la guerre européenne, toujours maître des événements parce que maître des esprits et des cœurs. La largeur et la clairvoyance de son esprit éclatent à chaque page. Des fragments entiers de certaines lettres sont aussi valables aujourd’hui qu’ils l’étaient alors. Certaines réflexions témoignent d’une prescience étonnante des problèmes futurs. En une période vide de grands caractères, une telle lecture est heureuse et réconfortante. ♦

  p. 815-816

Jean Servier : Dans l’Aurès sur le pas des rebelles  ; Éditions France-Empire, 1955 ; 301 pages - R. Bt.

Cet ouvrage est remarquable par sa clarté, son intérêt, sa vérité. Écrit dans une langue élégante et vivante, il ouvre des horizons peu connus sur les populations si diverses de l’Afrique du Nord, au point de vue de leur origine, de leurs traditions, de leurs coutumes, de leur évolution religieuse ; il explique la cause de la plupart des difficultés présentes ; il constitue pour tous ceux qui s’intéressent aux problèmes de l’Afrique du Nord un document précieux à lire et à méditer. ♦

  p. 816-816

Guy Murchie : Le Ciel ou nous naviguons  ; Éditions Amiot-Dumont, 1955 ; 328 pages - R. Bt.

Voulez-vous avoir sur les problèmes de l’aviation et sur le domaine du ciel des vues exactes, complètes et imagées ? Lisez l’ouvrage de Guy Murchie. Je ne connais rien de comparable dans la littérature française. C’est une véritable encyclopédie de l’Air écrite par un ingénieur qui a une âme de poète. On peut y apprendre l’essentiel des sciences de la navigation aérienne et de la météorologie, exposé dans une langue qui, souvent, est digne de l’anthologie. ♦

  p. 816-816

Maurice Garcot : Sébastopol  ; Éditions Berger-Levrault, 1955 ; 750 pages - R. Bt.

Il y a juste cent ans tombait Sébastopol. Cet anniversaire était une excellente occasion pour rappeler la campagne de Crimée, si riche en faits d’armes, si décevante pourtant dans ses conséquences. Lire la suite

  p. 816-816

Théodore Roscoe : Le Service silencieux  ; Éditions France-Empire, 1955 ; 300 pages - R. Bt.

On a beaucoup écrit sur la guerre navale du Pacifique et les héroïques « batailles au-delà de l’horizon ». La guerre plus discrète, plus secrète, des sous-marins (le Service silencieux) est moins connue. Cependant son efficacité a peut-être créé l’élément principal de la victoire des États-Unis sur le Japon. Quelques chiffres appuient cette assertion : les sous-marins américains ont coulé 1 178 navires marchands, soit 55 % de ceux qui allèrent au fond, et 214 navires de guerre, soit 29 % des bâtiments détruits. Lire la suite

  p. 816-817

Ernst Heinkel : À l’assaut du ciel  ; Éditions Plon, 1955 ; 285 pages - R. Bt.

En outre d’une excellente contribution à l’histoire de l’aviation, cet ouvrage est la biographie d’un homme exceptionnel. De 1911 jusqu’à l’effondrement de l’Allemagne hitlérienne, Heinkel, véritablement passionné d’aviation, lutte pour imposer ses conceptions. Celles-ci sont couronnées par le HE-178 premier avion à réaction du monde, réalisé dès 1937. L’histoire de ses activités, comme ingénieur et comme industriel, est intimement liée à l’histoire de la Luftwaffe. Ouvrage auquel il faut donner une bonne place dans une bibliothèque d’aviation. ♦

  p. 817-817

Gert Von Natzmer : Les secrets du monde vivant  ; Éditions Plon, 1955 ; 314 pages - R. Bt.

L’auteur, dans une langue simple, nous expose les différentes phases de la conquête de la terre par le « monde vivant ». Il trace un panorama des plantes et des animaux en les situant géographiquement dans leur domaine. S’attachant à caractériser les aspects de la vie et à analyser l’instinct sous toutes ses formes, il nous donne un nombre considérable d’exemples qui nous font pénétrer – sans toutefois y apporter de définitives lumières – dans le tréfonds des ressorts intimes des êtres animés et des plantes. Tout le long de son exposé il souligne l’aptitude des différentes formes de la vie à s’établir toujours, en fin de compte, en harmonieux équilibre. Une solidarité lie profondément les différentes sociétés d’êtres vivants. Mais l’individu ne compte pas. Seule vaut l’espèce que, précisément, la tendance à l’équilibre sauve et protège. Et il conclut : « La diversité des formes prouve en définitive l’unité du Monde vivant. » ♦

  p. 817-817

Rikikei Inoguchi et Tadashi Nakajima : Alerte, kamikaze  ; Éditions France-Empire, 1956 ; 349 pages - R. Bt.

Kami-Kazé : « le Vent des Dieux », le vent qui, au VIIIe siècle, sauva le Japon en dispersant une immense flotte chinoise. C’est le nom que l’amiral Onishi, leur créateur, donna aux « Unités aériennes d’attaque percutante », c’est-à-dire aux « avions-suicide ». Lire la suite

  p. 817-818

Capitaine de frégate Albert-Constant Vulliez : Aéronavale  ; Éditions Amiot-Dumont, 1955 ; 204 pages - R. Bt.

« L’Aréronavale attendait ce livre… » dit l’amiral Nomy dans la préface. Il est en effet l’historique glorieux de cette arme et l’auteur n’a pu résister à la tentation d’en esquisser en outre sa justification. Ouvrage très complet, documenté aux meilleures sources, agréable à lire, souvent pittoresque, parfois dramatique, toujours vibrant d’une flamme passionnée. Flamme « des traditions de la Mer » ou flamme « des hommes de l’Air ? » Qu’importe ! L’héroïsme n’a pas de bouton à son uniforme. ♦

  p. 818-818

Paul Codos : Routes du Ciel  ; Éditions France-Empire, 1955 ; 315 pages - R. Bt.

Pilote de grands raids, plusieurs fois détenteur de records du monde, premier aviateur ayant traversé dans les deux sens, sans escale, l’Atlantique nord et l’Atlantique sud, Paul Codos nous conte sa vie, intimement liée à l’épopée des « défricheurs des lignes aériennes ». Écrits avec sincérité et souvent avec esprit, les récits et anecdotes de Routes du ciel constituent une agréable et précieuse participation à l’histoire de l’aviation intercontinentale. ♦

  p. 818-818

Marcel Doret : Trait d’union avec le ciel  ; Éditions France-Empire, 1954 ; 314 pages - R. Bt.

C’est une vie aérienne dense et pleine que celle de Marcel Doret. Pilote d’essai, de ligne, de raids, de vol à voile, de voltige, ayant conquis le titre de « roi de l’air » et celui de « champion du monde de voltige sur planeur », il est connu dans le monde entier. Il a fait vibrer des millions de cœurs par ses audaces sur son Dewoitine à chevrons blancs et rouges. Il a été un merveilleux créateur de vocations aériennes. Son livre de souvenirs peint admirablement l’homme, qui se qualifie lui-même « l’enfant terrible de l’aviation ». Il se lit comme un roman, mais un roman vécu, bâti à force de volonté, de courage et de foi inébranlable en l’aviation.

  p. 818-818

Revue Défense Nationale - Juin 1956 - n° 137

Revue Défense Nationale - Juin 1956 - n° 137

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