L'hégémonie soviétique en Baltique
Dans un précédent article nous avons exposé les éléments politiques sur lesquels s’est ordonnée depuis 1945 l’hégémonie soviétique sur la mer Baltique ; il convient maintenant de préciser les moyens militaires adéquats qui appuient dans cet espace la diplomatie du Kremlin. Leur caractéristique est la présence, dans cette zone opérationnelle bien déterminée, d’une force aéro-navale considérable et en constant renforcement. Le développement, depuis dix ans, de la marine soviétique a pris un caractère si rapide que d’aucuns estiment qu’elle surclasse celle de la Grande-Bretagne. Aux dires d’experts (1), elle apparaîtrait réellement comme le « n° 2 sea power in the world » en état d’armement. Elle s’articule en 6 flottes réparties entre l’océan Glacial Arctique (Mourmansk), la mer Baltique (Paldiski), la mer Noire (Sébastopol) et l’océan Pacifique (Vladivostok) (2).
L’examen de la composition de ces forces maritimes dégage les principes propres à la stratégie navale soviétique en 1955 qui se manifestent par l’absence de tous « Capital-ships » : cuirassés modernes et porte-avions (3).
Toute l’aviation navale est basée à terre, ce qui interdit aux forces navales de surface soviétiques de se lancer sur les océans et limite leur action à la défense des côtes de l’Union, à de rapides actions d’interception sur les lignes de communications de l’adversaire et à l’appui d’opérations amphibies ou terrestres.
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