Les besoins en eau et en énergies restent essentiels, voire vitaux pour le monde avec des disparités régionales complexes où les ressources peuvent être limitées et donc deviennent des enjeux stratégiques majeurs s’inscrivant dans la durée.
Eau et énergies : une liaison vitale (1/2) Bilan énergétique et ressources hydriques (T 968)
Water and energies: a vital link (1/2) Energy balance and water resources
The water and energy needs remain essential, even vital for the world, with complex regional disparities where resources can be limited and therefore become major strategic issues of long-term importance.
Sans eau, on ne peut guère extraire de l’énergie. L’extraction du gaz de schiste nécessite de grandes quantités d’eau injectée à haute pression, auxquels sont adjoints une quantité de produits chimiques afin de fracturer la roche mère en vue d’en extraire le gaz ou le pétrole. Le volume d’eau nécessaire à la mise en production d’un puits de gaz de schiste ou d’huiles de schiste dépend de la longueur d’un puits mais les valeurs sont de l’ordre de 15 000, voire 20 000 m3 soit 8 à 10 piscines olympiques (1 700 m3). Il convient de distinguer l’eau nécessaire pour le forage du puits (1/3 de l’eau) et l’eau nécessaire à la fracturation hydraulique (2/3). Cette valeur peut paraître importante mais elle ne représente que 3 à 4 jours d’irrigation d’un golf. De plus, cette fracturation a lieu lors du forage et la production de ce puits se poursuivra durant de nombreuses années sans usage important d’eau.
Ces deux commodités, eau et énergie s’avèrent essentielles à la croissance et au bien-être. Tous deux s’insèrent dans des environnements spécifiques et jouent un rôle déterminant en matière climatique. Les évolutions économiques, technologiques, démographiques, sociales et humaines conduisent à remettre en cause aujourd’hui la vision traditionnelle que l’on portait sur eux. Ce n’est nul hasard, si dans le cadre du programme de « 100 villes résilientes » mis en place par la Fondation Rockefeller, on a fait remarquer que les thèmes de résilience dans les villes, l’eau, l’électricité et si possible les déchets doivent être pensés ensemble. Une telle approche sera certainement adoptée à des échelles plus vastes.
Liens Eau-Énergie
Cette liaison Eau-Énergie, a pourtant été peu étudiée. Il a fallu attendre le 5e Forum mondial de l’eau – mis en place en 1994, avec l’aide de la Banque mondiale, de gouvernements (France, Pays-Bas, Canada) et d’entreprises, il se réunit tous les trois ans –, qui s’est tenu à Istanbul du 16 au 22 mars 2009 pour que l’expert danois Henrik Larsen y présentât pour la première fois une estimation de la quantité d’eau nécessaire à la production d’un mégawatt en fonction de la filière énergétique. Ses évaluations sont aujourd’hui précisées : éolien et solaire 0,001 m3, gaz 1, charbon 2, nucléaire 2,5, pétrole 4, hydraulique 68 (eau recyclée), agro carburant maïs 184, agro carburant canne à sucre 293. Quant à la production d’eau potable, pour obtenir 1 m3, il faut : eau de surface (rivières, lacs, réservoirs) de 0,5 à 4 kWh, eau recyclée de 1 à 6 kWh, eau dessalée de 4 à 8 kWh, eau en bouteille de 1 000 à 4 000 kWh.
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