En juin 1948, les relations Est-Ouest se crispaient autour de la question de Berlin que les Soviétiques décidaient de couper du monde occidental. C’est l’une des grandes crises de la guerre froide que les Alliés évitent en organisant un gigantesque pont aérien, prouesse humaine et technologique. 70 ans plus tard, la problématique de l’isolement de territoires par des clôtures et des murs s’est répandu au quatre coins du monde (Mexique, Corée, Palestine, Europe de l’Est, Maroc…)
Juin 1948 : le Blocus de Berlin (T 1020)
June 1948: The Berlin Blockade
In June 1948, East-West relations were tense around the Berlin issue in that the Soviets decided to cut off from the Western world. This is one of the great crises of the Cold War that the Allies avoided by organizing a gigantic airlift, a human and technological feat. 70 years later, the problem of isolation of territories by fences and walls has spread to the four corners of the world (Mexico, Korea, Palestine, Eastern Europe, Morocco…)
En juin 1948, Berlin est le théâtre de la première confrontation directe entre les deux puissances militaires qui vont rythmer la guerre froide. Alors que l’Europe et le monde viennent de se libérer des cinq années de la Seconde Guerre mondiale (1939-1945), les Alliés vont précipiter le monde dans un nouveau conflit de quatre décennies. Durant onze mois, de juin 1948 à octobre 1949, la capitale allemande est l’objet de toutes les préoccupations des Nations occidentales face à « l’Ours soviétique » (cf. Dick Spencer). À cette occasion, le Blocus de Berlin va être la démonstration du déploiement logistique civil et militaire dans le seul objectif de préserver les Berlinois des mains du communisme.
Une population otage des idéaux
De 1938 à 1948, le visage de la capitale allemande change du tout au tout : de vitrine de l’opulence nationale socialiste, cité des arts et de la culture, à celui de ville en ruine. Des quartiers entiers ont été soufflés par les bombardements. Les rues sont marquées par les combats urbains qui ont eu raison de la résistance acharnée des derniers jours du IIIe Reich. Aux combats succèdent le chômage, la disette, la malnutrition et la pauvreté. Ils sont le lot de peines qui pèsent comme une chape de plomb sur une population civile hagarde et meurtrie par la défaite.
Après la Conférence de Yalta (du 4 au 11 février 1945) et la Conférence de Potsdam (du 17 juillet au 2 août 1945), le sort de l’Allemagne est suspendu aux volontés des quatre puissances victorieuses. Dès la capitulation allemande signée le 7 mai 1945 par le général Jodl à Reims, le pays est soumis aux conditions drastiques et contraignantes de l’occupation. Le territoire est scindéen quatre zones : trois à l’Ouest, sous contrôle du Royaume-Uni, des États-Unis et la France ; une à l’Est sous le contrôle de l’URSS ; et, à l’intérieur de celle-ci, Berlin est également découpé en 4 zones distinctes (cf. Jacques Benoist). Cette cohabitation va se heurter aux deux doctrines qui, jour après jour, vont démontrer leur caractère de plus en plus hégémonique, source de tensions inévitables autour d’une ville réduite à l’état d’îlot dans l’océan soviétique. Joseph Staline, le dirigeant soviétique, n’entend concéder aucun pouce de territoire Est-allemand aux Alliés de l’Ouest
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