Dans le petit matin du samedi 13 février 1960, un téléphone sonne dans le bureau du ministre des Armées. « Alors Messmer ? ». C’est la voix du Général. Le ministre : « Tout a très bien marché. » Réplique cinglante de l’homme du 18 : « Un peu plus, je l’apprenais par la radio. » À plus de 4 000 km de Paris, à 7 h 04, la première bombe atomique française vient d’exploser.
Il y a 60 ans, un 13 février, à 7 h 04 : la France rejoint le club des puissances atomiques (T 1139)
Charles de Gaulle Photo : Archives fédérales allemandes
In the early morning of Saturday, February 13, 1960, a telephone rang in the office of the Minister of the Armed Forces. "So Messmer?". It is the voice of the General. Minister : “Everything went very well.” Scathing retort from the man of 18: “A little more, I would have learned from the radio.” More than 4,000 km from Paris, at 7:04 a.m., the first French atomic bomb had just exploded.
Paris. Dans le petit matin du samedi 13 février 1960, un téléphone sonne dans le bureau du ministre des Armées. « Alors Messmer ? ». C’est la voix du Général. Le ministre : « Tout a très bien marché. » Réplique cinglante de l’homme du 18 : « Un peu plus, je l’apprenais par la radio. » À plus de 4 000 km de Paris, à 7 h 04, la première bombe atomique française vient d’exploser. Une minute plus tard, le ministre a reçu un télégramme l’informant de la réussite de Gerboise bleue, nom de l’opération tenue jusque-là secrète – référence à un petit mammifère qui se déplace par bonds grâce à ses longues pattes postérieures.
Photo : CEA
La machine infernale a été conçue par le Commissariat à l’énergie atomique (CEA). L’expérience a été menée dans une zone désertique de la région de Reggane dans le Sud algérien, alors territoire français. L’engin est une bombe au plutonium. Celui-ci a été placé au sommet d’une tour métallique haute de 100 mètres. Pour observer le phénomène, les ingénieurs ont positionné tout autour, des instruments de mesure et des caméras ultrarapides. Les militaires, de leur côté, ont disposé des chars et des avions déclassés pour observer les effets de l’explosion sur le matériel. L’engin a dégagé 70 kilotonnes, cinq fois la puissance de la bombe d’Hiroshima. L’atome militaire est alors l’attribut exclusif des États-Unis (1945), de la Russie (1949) et du Royaume-Uni (1952). Ils seront rejoints par la Chine qui fera la preuve de sa capacité en octobre 1964.
Il reste 86 % de l'article à lire