(1988-1961) Homme politique français. Docteur en droit. Avocat au barreau de Paris, il devient militant socialiste en 1904. Après la guerre, où il gagne la médaille militaire, il quitte la Section française de l’internationale ouvrière (SFIO) pour rejoindre l’Union socialiste républicaine (USR), favorable à la participation gouvernementale. En 1936, il fait partie du gouvernement de Front populaire de Léon Blum. En 1940, il refuse avec force les pleins pouvoirs à Pétain et entre en Résistance et il rejoint la SFIO sous l’Occupation. À la Libération il est ministre du Ravitaillement (1944-1945) du gouvernement de Gaulle. En 1947, après l’adoption de la Constitution de la IVe République, il en devient le premier Président du Conseil. En acceptant de soumettre la composition de son gouvernement à l’investiture de la Chambre, procédure non prévue par les textes, il met le doigt dans l’engrenage fatal de l’instabilité ministérielle. En mars 1947, il écarte les communistes de son gouvernement, mettant ainsi un terme au tripartisme – MRP (Mouvement républicain populaire), SFIO, PCF. Il est ministre de la Défense nationale (1948-1949) dans le gouvernement Queuille.
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C’est une affirmation commune que les accords de Yalta ont partagé l’Europe en deux zones dévolues, l’une à l’influence soviétique, l’autre aux influences occidentales. M. Camil Bing, dans son récit romancé de la grandeur et de la décadence d’Anna Pauker, se fait l’écho de cette tradition : « Vous savez tous que, conformément aux accords de Yalta — que notre père génial s’est employé à si bien conclure — la Roumanie comme la Hongrie, la Bulgarie et la Pologne, sans compter la Yougoslavie où se trouve notre cher Tito, entrent dans la sphère d’influence soviétique. La concession que Staline a dû faire en échange fut de s’engager à tolérer l’installation de Gouvernements d’union nationale dans tous ces pays. Mais à présent, c’est à nous qu’il appartient d’agir, de manière à vider de toute substance aussi bien cette clause que toutes les autres. » Un peu plus loin, M. Bing écrit : « Les clauses secrètes des accords de Téhéran et de Yalta donnent aux Soviétiques la priorité dans les affaires intérieures roumaines. » Lire la suite
Le problème de la Défense nationale est trop souvent considéré dans l’abstrait. Le pays dresse une force armée pour le défendre contre tous les dangers qui, dans le présent ou dans l’avenir, peuvent le menacer. Il doit être prêt « à toute éventualité ». Pour être efficace, cette force doit être supérieure à celle de tout autre pays ou même de toute coalition possible. L’idéal a été réalisé par la flotte britannique quand elle excédait toutes marines européennes réunies, ou même encore quand elle atteignait la somme des deux flottes du monde les plus fortes après elle. Le but atteint, le pays obtient l’hégémonie, beaucoup plus que la sécurité. Mais cette hégémonie exige un effort constant et intense qui ne peut être supporté que par la nation la plus riche et la plus peuplée. Si la richesse ou la population diminue, l’effort devient douloureux ? il faut le réduire, à moins que la folie des dirigeants ne jette le pays dans une aventure agressive, en cherchant à rétablir la supériorité de sa puissance par la destruction des forces adverses. Lire la suite
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