Semaine 17/2022 : La Chine compte désormais plus d’un milliard d’habitants, le 29 avril 1982

Semaine 16/2022 : La mission habitée lunaire Apollo 16 décolle de la surface de la Lune, terminant l'avant-dernière mission du programme spatial américain Apollo, le 24 avril 1972

Le 24 avril 1972, le LEM Orion décollait de la Lune pour rejoindre le vaisseau Apollo 16. Cette 5e mission avec un alunissage, après l’exploit de Apollo 11 en juillet 1969, s’effectua du 16 au 27 avril dans une grande indifférence médiatique malgré le caractère hautement remarquable de la performance technique. Le commandant de bord était John Young (1930-2018) qui effectuait ainsi son 4e vol. Il fut aussi le 1er commandant de bord lors du premier vol de la navette Columbia en 1981 et effectua encore une deuxième mission à bord de cet engin. Il servit à la NASA jusqu’en 2004 et reste à ce jour l’astronaute ayant effectué le plus de vols. Si l’opinion publique avait suivi avec passion la mission de sauvetage de Apollo 13 – « Houston, we have a problem » –, la conquête spatiale ne faisait plus vibrer les foules et la NASA se vit contrainte d’annuler les expéditions lunaires 18 et 19, Apollo 17 clôturant le 19 décembre 1972 l’aventure lunaire. En à peine une décennie, les États-Unis avaient rattrapé leur retard après l’humiliation ressentie lors du 1er vol d’un homme dans l’Espace, le Soviétique Youri Gagarine le 12 avril 1961. Si l’URSS avait réalisé depuis Spoutnik en 1957 plusieurs premières, damant ainsi le pion aux États-Unis, ceux-ci lancèrent avec le discours du président John Kennedy du 25 mai 1961 la course à la Lune et battirent alors à plate couture l’URSS. De fait, en 1972, l’avance technologique des États-Unis a été accélérée par les milliards de dollars versés à la NASA et qui permirent directement ou indirectement aux Américains de gagner la bataille de l’innovation. La Silicon Valley en est une des illustrations des retombées du programme Apollo et le New Space incarné par Elon Musk et Space X ou Jeff Bezos et Blue Origin bénéficient de cet esprit de la conquête spatiale initiée à la fin des années 1950.
 

Pour en savoir plus :
Pasco Xavier : La politique spatiale des États-Unis, technologie, intérêt national et débat public, 1958-1997, Éditions L’Harmattan, 1997, 300 pages
Sourbes-Verger Isabelle : L’espace, un nouveau territoire, Atlas des satellites et des politiques spatiales, Belin, 2002, 384 pages

Semaine 15/2022 : Première transmission expérimentale et quasi-confidentielle en France d'une image de télévision, le 14 avril 1931

Le 14 avril 1931, l’ingénieur René Barthélémy (1889-1954) effectuait une première transmission expérimentale d’une image de télévision avec une définition de 30 lignes. Dès 1935, Radiovision PTT, implanté dans le ministère des Postes Télégraphes et Télécommunications (PTT) au 103, rue de Grenelle dans le 7e arrondissement de Paris, émettait sur la capitale des émissions télévisées, bénéficiant d’un émetteur installé sur la Tour Eiffel. Avec la guerre, le développement est interrompu, tandis que les Allemands installent rue Cognacq Jay un premier studio émettant au profit de leurs soldats blessés. Le 1er octobre 1944, les émissions reprennent et RTF Télévision est créé le 9 février 1949, tandis que le premier journal télévisé est diffusé la même année. Les progrès se sont accélérés avec notamment le Général Leschi (1903-1971), polytechnicien et qui avait été formé par le Général Gustave Ferrié, pionnier de la TSF. Le Général Leschi, engagé dans la Résistance et déporté en 1943 après la prise de la ferme de la Rapine, près de Vichy et qui servait de poste clandestin d’interception et d’écoute des transmissions allemandes, fut le directeur adjoint de la RTF jusqu’en 1963. La RTF devient l’Office de radiodiffusion-télévision française (ORTF) en 1964 avec la construction de la Maison de la Radio, inaugurée par le général de Gaulle. L’ORTF mit en œuvre La 2e Chaîne (aujourd’hui France 2) à partir de 1963 et qui, à partir de 1967, commence à proposer des émissions en couleur ; puis La 3e (France 3) en 1972, directement en couleur. En 1963, il y avait alors 3,5 millions de téléviseurs en France et le réseau était en pleine expansion avec l’installation de relais émetteurs pour couvrir le territoire de la métropole.

Pour en savoir plus :
Michel Amoudry, René Barthelémy ou la grande aventure de la télévision française, Presses universitaires de Grenoble, 1997.

Ina - Institut national de l'audiovisuel

Semaine 14/2022 : L’Armée rouge se retire de l’île de Bornholm, le 5 avril 1946

Depuis 1814, la Suède n’a connu aucun conflit, confortant son statut d’État neutre. Pourtant, durant la guerre froide, l’URSS s’efforça de contrôler la mer Baltique et fit peser sa puissance à travers des négociations complexes sur le contrôle des eaux territoriales liées aux différentes îles. Des discussions complexes débutèrent en 1969, tandis que la Suède maintenait un effort de défense conséquent pour protéger sa neutralité en s’appuyant sur une quasi-autonomie de son industrie de défense. Ainsi, Saab – outre la production d’automobiles – a été, et reste, un constructeur d’avions de combat avec plusieurs modèles développés depuis la fin des années 1940 et dont la dernière génération est le Grippen, exporté notamment en Autriche et au Brésil. La chute de l’URSS entraîna une baisse des dépenses et une diminution progressive de son outil de défense au point de démilitariser certaines îles, dont la principale, Gotland. Pourtant, avec la montée en tension ces dernières années voulue par Moscou, Stockholm a considéré comme nécessaire de retrouver des capacités militaires. Ainsi, le service militaire qui avait été supprimé en 2010 a été rétabli en 2018, tandis qu’une garnison était à nouveau installée sur Gotland. L’agression russe contre l’Ukraine a conforté le choix de la Suède au point que celle-ci s’interroge désormais sur le besoin de rejoindre l’Otan pour faire face à la menace que constitue désormais la Russie.

Pour en savoir plus :
Weddin Lars, « L’île de Gotland et la crise ukrainienne », Tribune n° 1362, RDN, 17 février 2022

Semaine 13/2022 : Mayotte devient un département français, le 31 mars 2011

Le 31 mars 2011, Mayotte devenait un département français à part entière. L’île fut achetée par Louis-Philippe en 1841 avant de devenir un territoire en 1848. Si en 1974, les Comores firent le choix de l’indépendance, Mayotte décida de rester dans le giron de la métropole. Et même si le 77 % de la population du département se trouve sous le seuil de pauvreté français, le niveau de vie est largement supérieur à celui de leurs voisins comoriens. Le défi des départements d’outre-mer a été, et reste, autour du développement économique avec de fortes disparités entre eux. Pour certains, le tourisme est une industrie essentielle, pour d’autres, les modes de développement restent complexes et fragiles. L’évolution des productions agricoles a été aussi une difficulté à gérer avec une modernisation diminuant le rôle de la main d’œuvre et des problèmes environnementaux encore persistants. L’industrie reste marginale même si l’on considère l’exploitation du nickel en Nouvelle-Calédonie ou le spatial en Guyane. L’un des axes de progression reste la formation des jeunes et leur insertion dans le monde du travail sur des territoires désormais de plein pied dans la mondialisation.
 

Pour en savoir plus :
www.insee.fr
Dusserre Aurélia et Houte Arnaud-Dominique, Atlas de la France au XXe siècle, Éditions Autrement

Semaine 12/2022 : Traité de Paris instituant la Communauté européenne de Défense ou CED, le 27 mars 1952

Avec le début de la guerre froide, la question du réarmement de la République fédérale d’Allemagne (RFA) se pose, alors même que les cicatrices de la guerre sont loin d’être refermées. Une première étape d’intégration européenne avait été franchie avec le traité de Paris du 18 avril 1951 instituant la Communauté économique du charbon et de l’acier (CECA), qui voyait une approche plus coordonnée de ces deux matières premières, alors indispensables à la fois pour la reconstruction mais aussi pour le développement économique. Le Traité du 27 mars 1952 instituant la Communauté européenne de défense (CED) était très ambitieux, avec l’idée de créer une armée européenne faisant l’amalgame des contingents nationaux, dont celui de la RFA. Trop ambitieux au regard des opinions publiques, notamment en France, et qui aboutit à l’échec du projet. Durant cette période, c’est, de fait, l’Otan qui allait prendre le relais avec l’appui des États-Unis. Si sur le plan de la défense, la CED n’aboutit pas, sur le plan économique, le succès de la CECA permit de développer une nouvelle ambition qui se concrétisa par le Traité de Rome, signé le 25 mars 1957 et qui permit le lancement de la Communauté économique européenne (CEE), avec 6 États-membres, devenue aujourd’hui l’Union européenne, avec 27 États-membres.


Pour en savoir plus :
Nicole Gnesotto, L’Europe : changer ou périr, Tallandier 2022.

Semaine 11/2022 : Décès de Karl Marx, le 14 mars 1883

Le 14 mars 1883, Karl Marx décédait à Londres à l’âge de 64 ans. Né à Trèves en 1818, son parcours politique l’a amené en Belgique, à Paris puis à Londres où il put développer sa pensée philosophique, bénéficiant de l’appui financier de Friedrich Engels, son partenaire intellectuel et qui disposait de moyens financiers familiaux pour être le mécène du couple que formait Karl Marx et son épouse Jenny von Westphalen (1814-1881). Théoricien du matérialisme dialectique, Marx fut avant tout un penseur plutôt qu’un révolutionnaire accompli. Cependant, le marxisme-léninisme prit corps, en particulier après la Commune de Paris (1871) avant de se réaliser avec la révolution bolchevique en octobre 1917 en Russie. Le communisme en 1969 est encore une composante majeure de la vie politique française. Ainsi, en 1967, le PCF obtenait 21,37 % des voix et 73 députés sur les 486 de l’Assemblée nationale, tandis qu’en mai 1981, la nomination de quatre ministres communistes par François Mitterrand suscitait une profonde interrogation quant à leur loyauté à l’égard de la République, les liens entre le PCF et l’URSS étant encore importants.
 

Pour en savoir plus :
Fehrenbach Jérôme : Jenny Marx, la tentation bourgeoise, Passés composés, 2021, 400 pages

Semaine 10/2022 : Journée internationale des femmes, le 8 mars 1910

À la suite d’un mouvement féministe lancé aux États-Unis, la 2e Conférence internationale des femmes socialistes lançait la Journée de la femme en mars 1910, depuis Copenhague. Si la Première Guerre mondiale a vu les femmes occupaient de nouveaux postes de travail rendus vacants par le départ au front des soldats mobilisés, la Seconde Guerre mondiale a vu de nombreuses femmes participer directement au conflit en prenant les armes soit sous l’uniforme, soit dans la clandestinité. Et de fait, la présence de femmes militaires est devenue progressivement une réalité dans la plupart des armées. En France, la féminisation est une réalité déjà ancienne. Ainsi la médecin générale Valérie André, héroïne de l’Indochine, a fêté son centenaire au mois de mars. La présence de femmes militaires est acquise, et chaque année, celles-ci acquièrent de nouvelles responsabilités opérationnelles.

 

Pour en savoir plus :
Buisson Marie-Laure : Femmes combattantes, 7 héroïnes de notre histoire, Presses de la Cité 2022, 349 pages.
Officier féminin principal Catherine Bertrand : L’École interarmées du personnel féminin (EIMPF), 10 ans d’histoire, 1996, Éditions Guer, 154 pages.

Semaine 9/2022 : Traité de non-prolifération des armes nucléaires, le 5 mars 1970

Le 5 mars 1970, le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) était signé. À cette époque, selon certains experts, le risque de voir de nouveaux États acquérir l’arme nucléaire était plausible avec une estimation d’une trentaine de pays susceptibles d’être à l’horizon 2000 des puissances atomiques. Le TNP a été efficace puisqu’au final, seuls trois États le sont devenus depuis 1970 : Inde, Pakistan et Corée du Nord, sans oublier Israël mais qui n’a jamais reconnu l’être. À la suite de l’effondrement de l’URSS, il y a eu des tentatives plus ou moins efficaces comme l’Irak de Saddam Hussein ou la Libye de Kadhafi. Depuis 1994, l’opinion publique internationale a poussé à l’abolition de ce type d’armes en ciblant principalement les États démocratiques comme la France par des campagnes pacifistes cherchant à ce que Paris renonce à l’arme nucléaire, ce qui aurait incité les autres puissances à suivre. Avec la montée des tensions-confrontations depuis quelques années, le nucléaire est redevenu un élément essentiel du dialogue stratégique. La guerre entre la Russie et l’Ukraine en est l’illustration actuellement, Moscou jouant de la peur pour empêcher toute intervention massive de l’Otan. Le nucléaire n’est pas près de disparaître des arsenaux.

 

Pour en savoir plus :
Vandier Pierre : La dissuasion au troisième âge nucléaire, Éditions du Rocher, 2018, 108 pages
Wodka-Gallien Philippe : Dictionnaire de la dissuasion, Marines éditions, 2011, 377 pages

Semaine 8/2022 : Début de la bataille de Verdun, le 21 février 1916

Le 21 février 1916, l’offensive allemande contre Verdun débutait par un déluge d’artillerie suivi des assauts répétés de l’infanterie contre les lignes françaises. Durant des mois, le Reich pensait saigner à blanc l’armée française, sans succès. Le Poilu français s’est accroché au terrain, dans la boue et la moiteur des tranchées, empêchant d’abord la victoire de l’adversaire puis reconquérant mètre après mètre le terrain perdu fin février. Parmi les facteurs du succès français, le moral du combattant. Cette dimension psychologique est essentielle au combat. Le soldat dont le moral est faible risque de faillir. Ce texte de 1957 aborde donc cette question cruciale qui a conditionné l’efficacité militaire et qui reste centrale encore aujourd’hui même si les conditions du combat ont évolué depuis 1916. C’est ainsi que le stress post-traumatique après un engagement difficile est désormais pris en compte et que les dommages psychiatriques liés au combat sont reconnus. C’est aussi une des raisons pour rehausser le niveau d’entraînement de nos forces et renforcer l’aguerrissement des unités pour pouvoir mieux affronter les difficultés de l’engagement opérationnel.


Pour en savoir plus :
Goya Michel : La chair et l’acier : l’armée française et l’invention de la guerre moderne 1914-1918, Tallandier, 2004, 479 pages
Cahier de la RDN : Le soldat augmenté, décembre 2017

Semaine 7/2022 : Début du premier sommet de la Francophonie à Versailles, le 17 février 1986

Le 17 février 1986 s’ouvrait à Versailles le premier sommet de la Francophonie, voulu par le Président François Mitterrand et regroupant 42 États. Après la période décolonisation et les années 1960-1970, la francophonie est apparue comme une réalité culturelle et linguistique qu’il fallait promouvoir face au monde anglophone en lui donnant une organisation et des outils de coopération. Le 20 mars 1970 avait été créée l’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT) qui va être progressivement modernisée et qui est devenue en 2005 l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). À ce jour, elle regroupe 54 États-membres, 27 États observateurs et 7 États associés. La Francophonie, c’est 300 millions de francophones pour un ensemble de 1,2 milliard d’habitants vivant dans ces 88 États qui considèrent la langue française comme un atout. Certes, l’accroissement fulgurant de l’Anglais relayé par Internet et les réseaux sociaux semble balayer l’usage du Français comme langue vernaculaire mais celui-ci reste cependant commun à de nombreuses régions du monde. Depuis Versailles en 1986, 16 autres sommets ont été organisés, le dernier ayant eu lieu fin 2019 en Tunisie, avant l’arrivée de la pandémie de la Covid-19, dont l’impact se poursuit sur la communauté linguistique francophone. Ainsi, les prochains Jeux sportifs ont été repoussés à 2023 et se tiendront à Kinshasa.

 

Pour en savoir plus :
http://www.francophonie.org
http://www.academie-francaise.fr

Semaine 6/2022 : 1er des 3 sous-marins japonais coulés en 3 jours par le sous-marin USS Batfish, le 10 février 1944

À quelques semaines de la mise en service du Sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) Suffren au sein de la Marine nationale, le sous-marin a gagné un rôle essentiel dans le contrôle des mers depuis son apparition opérationnelle durant la Première Guerre mondiale. Cet article de 1952 retrace le parcours de ce type d’engin particulièrement innovant. Dès 1914-1918, le sous-marin a contribué à la lutte contre ses pairs ennemis, malgré la difficulté de détecter et de frapper à coups de torpilles le bâtiment adverse. Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, les technologies mises au point par les Allemands ont été récupérées par les Alliés, en attendant la mise au point de la propulsion nucléaire, donnant une autonomie quasi illimitée aux SNA et aux SNLE (lanceurs d’engins). Par ailleurs, en 1952, lors de la publication de ce texte, l’emploi de l’hélicoptère embarqué pour chasser les sous-marins était déjà envisagé. Aujourd’hui, l’utilisation de la troisième dimension à partir d’une plateforme mobile est incontournable pour la lutte ASM.
 

Pour en savoir plus :
Sheldon-Duplaix Alexandre et Mathey Jean-Marc : Histoire des sous-marins, ETAI, 2018, 224 pages
Dupont François (Amiral) : Commandant de sous-marins, Autrement, 2019, 288 pages

Semaine 5/2022 : Élection de Trygve Lie comme premier Secrétaire général des Nations unies, le 1er février 1946

Pour donner de la légitimité à la toute récente ONU, il fut décidé de faire appel à des secrétaires généraux venant de pays non impliqués dans le chaos des relations internationales à l’issue de la Seconde Guerre mondiale. Le Norvégien Trygve Lie (1896-1968) fut ainsi le premier et permit l’établissement de l’institution. En 1972, c’est l’Autrichien Kurt Waldheim (1918-2007) qui endosse cette responsabilité alors que la guerre froide domine la scène. Venant d’un pays neutre, il répondait aux exigences d’équilibre entre les blocs. Toutefois, alors qu’il avait regagné l’Autriche en tant que président de 1986 à 1992, son passé nazi est resurgi l’obligeant à se retirer de la scène politique autrichienne.

Semaine 4/2022 : Demande d’abolition de la politique de l’apartheid de l’Afrique du Sud par l’Assemblée générale des Nations unies, le 30 janvier 1957

En 1970, l’Afrique du Sud – alors soumise au régime de l’Apartheid – joue un rôle essentiel dans une Afrique australe à la fois en phase de décolonisation avec l’Angola et le Mozambique encore sous tutelle portugaise et agités par des guérillas anticolonialistes soutenues par l’URSS et en même temps avec une poussée de la contestation politique contre la domination des populations blanches, dont Nelson Mandela fut une des figures les plus emblématiques. D’où l’intérêt de cette étude proposée il y a plus d’un demi-siècle et qui s’efforçait de présenter ce pays au potentiel économique énorme, situé certes au bout du continent africain mais permettant le contrôle d’un axe maritime qui avait perdu de son importance depuis l’ouverture du Canal de Suez depuis 1869 néanmoins qui restait essentiel. 
 

Pour en savoir plus :
Smith Stephen, La Guérivière (de) Jean : L’Afrique en 100 questions, 2,5 milliards de voisins en 2050, Tallandier 2021, 384 pages
Eastwood Clint, Invictus, 2009, 134 min

Semaine 3/2022 : Élection de Ronald Reagan qui devient le 40e président des États-Unis, le 20 janvier 1981

Le 20 janvier 1981, Ronald Reagan (1911-2004) devenait à 69 ans le 40e président des États-Unis après avoir battu en novembre 1980 le président sortant, le démocrate Jimmy Carter. Les deux mandats de Reagan virent à la fois une révolution conservatrice pour la politique intérieure des États-Unis avec une approche libérale de l’économie et au plan extérieur, une affirmation de l’Amérique retrouvée, ne cédant plus un pouce de terrain face au bloc soviétique. La fermeté américaine, avec la déconfiture économique du bloc de l’Est, vit ainsi la fin de la guerre froide, d’autant plus que Mikhaïl Gorbatchev, premier secrétaire du PCUS, engageait l’URSS dans un processus irréversible de réformes – la glanost – qui au final s’acheva par le démantèlement de l’empire soviétique. Sous des airs de « cow-boy » mal dégrossi, Ronald Reagan sut redonner aux États-Unis une fierté qui avait disparu avec la fin de la guerre du Vietnam et qui s’étaient embourbés dans l’affaire des diplomates américains otages en Iran et le fiasco de l’opération militaire (Eagle Claw) censée les délivrer. Par ailleurs, malgré la méfiance initiale à l’égard de François Mitterrand et l’arrivée de ministres communistes au printemps 2001, Ronald Reagan fut un interlocuteur important pour le Président français. Le Sénateur Xavier de Villepin (1926-2014), père de l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin et fin connaisseur des États-Unis, brossait ici le portrait d’une Amérique retrouvée.

 

Pour en savoir plus :
Reagan Ronald : Une vie américaine, mémoires, Jean-Claude Lattès, 1990, 790 pages.

Semaine 2/2022 : Proclamation de la République populaire socialiste d’Albanie, le 11 janvier 1946

Le 11 janvier 1946, était proclamée une République populaire d’Albanie après une indépendance prononcée le 28 novembre 1912 à l’issue d’une des guerres balkaniques. Longtemps sous le joug de l’Empire ottoman, ce pays très montagneux et très arriéré sur le plan économique, a été un semi-protectorat de l’Italie fasciste de Mussolini. Lors de la Seconde Guerre mondiale, la résistance antinazie parvint à libérer le territoire en novembre 1944, bénéficiant de l’appui britannique et des combattants communistes dirigés par Enver Hoxha (1908-1985). Celui-ci avait fait ses études en grande partie en France et a régné en dictateur stalinien sur l’Albanie, en isolant quasi complètement son pays des influences étrangères. Fervent admirateur de Staline, il développa un culte de la personnalité, associé à une paranoïa l’amenant à éliminer toute opposition, y compris au sein du Parti communiste. En 1967, il déclare son pays officiellement athée en fermant toutes les mosquées et les églises puis il se rapproche de la Chine, par opposition à Moscou. Très méfiant à l’égard de la Yougoslavie de Tito, il n’eut de cesse de contrôler sa population en appliquant des principes marxistes à un peuple ayant toujours vécu sous un régime patriarcal et clanique notamment dans les zones montagneuses. Sur le plan économique, il privilégie l’autarcie, appauvrissant un peuple essentiellement rural. Il fallut attendre sa disparition pour que l’Albanie puisse enfin s’ouvrir au monde et à l’Europe, en connaissant alors une forte poussée migratoire, vers l’Italie en particulier, pour fuir la misère d’un territoire notoirement sous-développé. Bien que membre de l’Otan depuis avril 2009, l’Albanie souhaite intégrer l’Union européenne mais les besoins de réformes sont trop importants pour une accession à moyen terme à l’UE.
 

Pour en savoir plus :
Jandot Gabriel : L’Albanie d’Enver Hoxha, 1944-1985, L’Harmattan, 1994, 384 pages

Semaine 1/2022 : La Birmanie devient indépendante, le 4 janvier 1948

Le 4 janvier 1948, la Birmanie devient indépendante après avoir quitté auparavant le Commonwealth. Depuis cette date, le pays a connu une histoire complexe dans laquelle les militaires ont été l’essentiel du temps au pouvoir. Cet article de janvier 1985 souligne la complexité de cet État et son fonctionnement chaotique, état de fait qui se prolonge encore aujourd’hui en 2022. Une des caractéristiques semble l’intolérance institutionnalisée sur des critères ethniques et religieux, notamment entre les Bouddhistes contre les minorités religieuses, essentiellement musulmanes et chrétiennes. Cette intolérance portée par les Bonzes a d’ailleurs nui à la réputation d’Aung San Suu Kyi – aujourd’hui âgée de 76 ans et emprisonnée, malgré son Prix Nobel de la paix reçu en 1991. Le Myanmar – le nom officiel du pays – a été et reste très isolé quasiment depuis son indépendance, très rétif aux influences extérieures. Dans une situation de guerre civile quasi continue, le pouvoir militaire mène une lutte anti-minorité, anti-drogue et anti-opposition, lui permettant ainsi de rester au contrôle du pays. Avec ses près de 60 millions d’habitants, l’ancienne Birmanie reste refermée sur lui-même et en retard sur le plan économique, avec un régime militaire insensible aux pressions internationales.
 

Pour en savoir plus :
Kessel Joseph : La vallée des rubis, Gallimard, 1955
Deux films :
Lean David : Le Pont de la Rivière Kwaï (1957). L’action se passe pendant la Seconde Guerre mondiale avec la construction d’un pont ferroviaire au service des forces japonaises par des prisonniers anglais.
Stallone Sylvester ; John Rambo (2008). Tourné en Thaïlande, le film évoque les rébellions contre la junte militaire, dont la richesse provient du trafic de drogue.