Institutions internationales - L'internationale socialiste - La Session de l'Union de l'Europe occidentale (UEO) - Condamnation d'Israël à l'ONU
En confirmant le succès de M. François Mitterrand, les élections législatives [NDLR en juin 1981] ont eu une résonance qui a débordé des frontières nationales. Il appartient aux politologues d’analyser les raisons de ce succès. Mais, d’ores et déjà, celui-ci pose des problèmes qui comportent un paramètre international. Jusqu’ici, le socialisme, sous la forme de la social-démocratie, n’a assumé les responsabilités gouvernementales que dans les pays de l’Europe du Nord, à majorité non catholique, où l’influence du Parti communiste (PC) est sinon nulle, du moins très faible.
Pour la première fois, il va assumer le pouvoir dans un pays qui n’appartient pas à l’Europe du Nord, où la majorité de la population est catholique, et où le PC, en lui-même et par l’intermédiaire d’une centrale syndicale, joue un rôle important. Jusqu’ici l’existence de la social-démocratie a paru liée à la faiblesse du PC. Le succès en France du Parti socialiste (PS), et la participation de communistes au gouvernement peuvent ainsi affecter cette notion de social-démocratie telle qu’elle existe hors de France. Par ailleurs si, en raison de la baisse de son potentiel électoral, le PC ne peut pas infléchir la politique du gouvernement, sa participation introduit un élément nouveau dans la politique française et dans les relations internationales. Dans quelle mesure l’exemple français est-il de nature à développer un effet de contagion dans d’autres pays ? S’il n’est pas possible de répondre à cette question, elle doit du moins être posée, ne fût-ce que parce qu’elle affecte les fondements sur lesquels repose la vie politique de l’Europe occidentale depuis plus d’un quart de siècle.
L’Internationale socialiste
Le succès de M. Mitterrand a été salué par l’Internationale socialiste, une organisation dont les réunions ne donnent lieu qu’à de brefs commentaires dans la presse. Elle fait partie de ces organisations transnationales qui concrétisent le caractère non strictement national de certains courants de pensée, qui ne peuvent pas être assimilées à des institutions, mais qui jouent, entre les États, un rôle que l’on peut comparer à celui que Montesquieu attribuait aux « corps intermédiaires » entre le pouvoir central et les individus. Elle est la lointaine descendante de l’Association internationale des travailleurs, fondée le 28 septembre 1864 à Londres, dont un des secrétaires était Karl Marx, qui n’eut jamais plus de trois à quatre mille membres disséminés dans plusieurs pays, mais qui suscita de vives réactions de la part des gouvernements et des parlements. Les réunions de cette association furent principalement consacrées à la formulation de principes : rôle des élections pour la conquête du pouvoir par les « travailleurs », place des syndicats dans la lutte des classes, nationalisation des industries-clés et de l’agriculture, etc. Elle ne résista pas aux heurts des tendances : pour s’opposer aux partisans de Bakounine (révolutionnaire et théoricien de l’anarchisme russe), Engels en transféra le secrétariat à New York en 1872. Elle fut dissoute en 1876.
Il reste 77 % de l'article à lire
Plan de l'article