Armée de terre - À propos de la signature du protocole entre le ministère de la Défense et le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Formation professionnelle - L'hélicoptère de combat futur
Le protocole Défense-Travail
Le 8 novembre 1984, faisant suite aux accords signés par le ministre de la Défense avec d’autres ministères (Éducation nationale, Culture, Santé, Jeunesse et Sports) a été conclu un protocole entre la Défense et le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Formation professionnelle.
Depuis plusieurs années, l’Armée de terre à laquelle incombe la presque totalité de la charge du service militaire puisqu’elle bénéficie de la plus grande part de la ressource du contingent, participe efficacement à l’effort voulu par le gouvernement en faveur de l’emploi des jeunes. Elle permet déjà à de nombreux appelés possédant une qualification de l’exercer dans des emplois militaires à caractère professionnel. D’autres jeunes peuvent mettre en pratique les connaissances acquises en école ou en université dans des emplois spécialisés et parfois en faire bénéficier des appelés. Certains peuvent également acquérir une compétence professionnelle.
Annuellement, plus de 50 000 appelés tiennent des emplois militaires à caractère professionnel et se perfectionnent de ce fait dans l’exercice de leur métier. Par ailleurs, environ 90 000 jeunes reçoivent une formation susceptible de constituer un atout précieux lors de leur retour à la vie civile. C’est ainsi que sont délivrés, chaque année, de l’ordre de 65 000 permis de conduire poids lourds.
7 000 permis de super poids lourds et 8 000 permis de transport en commun. En 1984, 14 000 brevets nationaux de secourisme ont été obtenus ; 10 000 appelés ont bénéficié d’une action d’enseignement et 1 200 ont subi avec succès un examen pendant leur service ; 1 000 postes ont été offerts à des volontaires pour recevoir un enseignement en informatique et 270 ont obtenu un certificat professionnel à l’issue d’un stage organisé dans le cadre d’une convention avec un organisme civil (Transports, SNCF, Travaux publics, etc.).
Ces nombreuses actions menées par l’Armée de terre sont prolongées, amplifiées, par celles de la promotion sociale où l’officier conseil joue un rôle essentiel. Au courant des problèmes sociaux et professionnels, travaillant en étroite collaboration avec les services de l’association pour la formation professionnelle des adultes (AFPA) et de l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE), il est l’adjoint du chef de corps dans ce domaine.
Le protocole d’accord récemment signé renforce et officialise ces pratiques. Par cet accord, il est convenu des mesures suivantes :
1. Pour une meilleure connaissance des acquis et des besoins des jeunes :
• Les tests effectués lors du passage dans les centres de sélection seront définis et exploités de manière à être utilisés en vue de faciliter l’insertion professionnelle des appelés.
• Des moyens seront mis à la disposition de l’ANPE et de l’AFPA, leur permettant d’établir des contacts utiles avec les jeunes dès le centre de sélection.
2. Pour la diffusion d’une information complète des jeunes sur la formation professionnelle et l’emploi : afin de faciliter l’accès des appelés à un emploi dès leur retour à la vie civile, tous les moyens seront mis en œuvre pour les informer et les sensibiliser tout au long du service militaire sur les possibilités d’insertion professionnelle. Le rôle de l’officier conseil au sein du corps sera accru et, lorsque l’effectif de la formation comprendra au moins quatre cents hommes, un officier sera exclusivement affecté à cette fonction. De plus un officier conseil sera mis en place dans chaque région et dans chaque division militaire pour coordonner l’action des officiers conseils des corps.
3. Pour un développement et une reconnaissance des qualifications professionnelles acquises pendant le service militaire :
• Il importe que soient valorisées les activités professionnelles exercées par les appelés au sein de la collectivité militaire ; les appelés titulaires d’une qualification professionnelle reconnue et employés dans cette qualification recevront un certificat de pratique professionnelle.
• Des actions seront développées chaque fois que possible afin de permettre aux appelés non titulaires d’une telle qualification d’accroître leurs aptitudes de base à l’exercice d’une activité civile. Lorsqu’ils effectuent pendant leur service militaire des activités à caractère professionnel correspondant à des métiers civils, ils recevront également le certificat de pratique professionnelle.
Enfin, les services du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Formation professionnelle mettront à la disposition des officiers conseils l’ensemble des informations disponibles concernant les possibilités d’accès à des formations et à des emplois (stages de préparation à la vie professionnelle, stages de mise à niveau de l’ANPE, stages AFPA, FNE, etc.).
Une commission particulière, placée sous la présidence des directeurs des cabinets des 2 ministres concernés est créée ; elle est chargée de proposer les mesures d’application de ce protocole et d’en suivre la réalisation.
Selon les statistiques connues à ce jour, on peut penser que les actions en faveur des appelés sans emploi à l’issue de leur service militaire devraient concerner environ un tiers des 250 000 jeunes gens effectuant leur service, les autres réussissant à trouver un emploi par leurs propres moyens.
Au sein des armées, ces mesures sont complétées par des dispositions prises par ailleurs pour faciliter le reclassement des engagés et des personnels de carrière, lorsque ceux-ci doivent quitter l’armée.
Bien entendu, ainsi que l’a nettement souligné le ministre de la Défense dans l’allocution prononcée lors de la signature de ce protocole : « il n’est évidemment pas question de modifier la finalité de nos armées et de leur confier des tâches étrangères à leurs missions ; rien n’est pire que la confusion des responsabilités, mais dans la mesure du compatible avec cette finalité, chaque cadre militaire doit avoir pour objectif constant de mettre à la disposition des jeunes placés sous son autorité, le maximum de moyens leur permettant de tirer le meilleur profit de leur temps de service militaire ».
L’hélicoptère de combat futur
Le concept d’emploi des forces développé en France avec la création de la Force d’action rapide (FAR) a confirmé la nécessité d’accorder une priorité au combat des hélicoptères contre les chars des grandes unités blindées adverses et de disposer des moyens indispensables pour protéger les formations aéromobiles contre les hélicoptères armés ennemis. Dans cette perspective, l’Armée de terre a décidé de se doter d’un hélicoptère de combat futur adapté à ces exigences.
Lors du Sommet franco-allemand tenu à Rambouillet en mai 1984, les gouvernements français et allemand sont convenus de fabriquer en commun l’hélicoptère de combat futur. Un projet a donc été étudié par l’Aérospatiale et par la firme Messerschmidt-Bolkow-Blohm (MBB). Les 2 gouvernements ont donné leur accord à la mise en chantier de cet hélicoptère dont les 1er essais en vol sont prévus dans le courant de l’année 1988.
Mieux protégé et plus rapide que les appareils actuels, apte au combat de jour et de nuit, difficile à détecter grâce à la diminution de ses signatures thermique et électromagnétique, l’hélicoptère de combat futur se présentera sous 3 types à partir d’une version de base :
• Pour l’Allemagne, ce sera le PAH 2 (hélicoptère antichar n° 2), doté d’un armement léger d’autoprotection contre les hélicoptères adverses ; cet appareil devra tirer les missiles HOT puis les missiles antichars AC 3 G ;
• Pour la France, il y aura :
– d’une part l’hélicoptère appui protection (HAP), qui sera équipé d’un canon de 30 mm et de missiles air-air dérivés du missile sol-air à très courte portée (pour la lutte antihélicoptères) et de roquettes (pour assurer l’appui au sol des unités) ; ces HAP équiperont à partir de 1992 les régiments d’hélicoptères de combat à raison d’une escadrille par régiment ; dans l’attente de la réalisation du HAP, les régiments d’hélicoptères de combat seront équipés d’une escadrille de Gazelle canon de 20 mm ;
– d’autre part, l’hélicoptère antichars (HAC) qui sera porteur des missiles antichars de 3e génération (AC 3 G) qui succéderont aux missiles Hot ; cet appareil disposera du viseur de mât qui permet, en masquant l’hélicoptère et son rotor, de prendre la visée et ainsi de réduire nettement sa signature ; ces hélicoptères devraient entrer en service à partir de 1996.
Les commandes actuellement prévues porteraient sur 212 hélicoptères pour la RFA et 215 pour la France. D’autres États européens marquent également de l’intérêt pour ce projet. ♦